Le cabinet ‘’Afrique Conseil’’ commémore du 11 au 25 février 2019, les festivités entrant dans le cadre de la célébration de ses 30 ans d’existence, le président, directeur général de cette entreprise, Emmanuel Guidibi au cours d’une interview invite à faire une incursion au cœur du parcours du cabinet Afrique conseil.
L’Economiste : Le cabinet ‘’Afrique conseil’’ célèbre, cette année, son trentenaire d’existence. Sous quel signe placez-vous cette célébration ?
Emmanuel Guidibi : Oui, Afrique Conseil a 30 ans depuis mai 2018.Nous avons passé depuis le mois de mai dernier le temps à réfléchir sur la meilleure façon de célébrer cet anniversaire qui soit conforme à notre éthique et à nos convictions.
Nous avons décidé au terme de cette réflexion de placer cette célébration sous le signe du bilan, de la capitalisation des savoirs, compétences et expériences acquis pour nous renouveler, pour renaître. Nous avons décidé de faire des 30 prochaines années, des années de partage de l’immense capital de savoirs, compétences et expériences que nous avons accumulés.
Oui Afrique Conseil mine de rien a construit en 30 ans un énorme réservoir de connaissances et d’informations que nous ne pouvons plus garder pour nous seuls ou pour un cercle restreint de clients.
En cela nous allons nous inspirer de Andrew Carnegie, le premier milliardaire de l’histoire.
On raconte que sa devise était « je vais passer la moitié de ma vie à amasser beaucoup d’argent et l’autre moitié à distribuer cet argent ».
J’espère que vous avez deviné que pour Afrique Conseil ce dont il s’agit ce n’est pas de l’argent et des milliards mais de savoir.
Oui Afrique Conseil se considère désormais comme en mission, mission de partage et de diffusion de tout ce que nous avons eu la chance d’accumuler autant en connaissances, informations et expériences.
Oui comme Carnegie nous avons passé 30 ans à amasser beaucoup de connaissances et d’expériences. Comme lui nous passerons les années à venir à distribuer et diffuser ce capital intangible.
Quelles sont les activités programmées pour marquer cet événement ?
Nous avons au terme de notre réflexion décidé de recentrer nos activités dans le sens de cette mission en commençant par offrir au grand public une opportunité de faire son bilan de compétences.
La première activité est donc une grande campagne d’évaluation et de bilan de compétences destinée aux cadres, employeurs, entrepreneurs, commerciaux et pour la toute première fois aux élèves et étudiants qui veulent réussir leur orientation professionnelle sur la base d’un vrai bilan de compétences.
La deuxième activité sera une grande campagne d’évaluation des conseils d’administration.
Vous ne le savez peut-être pas, cette évaluation est devenue obligatoire déjà pour nos banques depuis 2018. Afrique Conseil qui a joué un rôle de pionnier dans la promotion de la gouvernance d’entreprise et la performance des conseils d’administration a là aussi une expérience à partager.
La troisième activité sera une série d’ateliers destinés à professionnaliser le métier de consultants et à rendre le consulting plus performant au Bénin et en Afrique, plus orienté vers les résultats.
Pourquoi avez-vous choisi de célébrer cet anniversaire par le biais d’une campagne d’évaluation et de bilan de compétences au lieu des célébrations festives comme c’est le cas la plupart du temps au sein de la société ?
Comme je l’annonçais plus haut nos convictions et notre parcours nous poussent plus vers l’intangible que vers la fête. Notre devise depuis 30 ans inspirée d’André Gide est « Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions ; l’esprit de l’homme invente ensuite le problème. » Nous sommes plus passionnés des choses de l’esprit que de fête.
Pourquoi une grande campagne d’évaluation et de bilan de compétences ?
Pour construire une maison comme pour tout projet, il convient de faire l’état des lieux, même Dieu s’est imposé cela pour créer le monde.
C’est ce que nous souhaitons pour notre public, nos cadres, nos employeurs, nos entrepreneurs et même nos élèves et étudiants.
« Connais-toi toi-même » disaient les grecs. Une évaluation ou un bilan de compétences vous permet de vous connaître et surtout de révéler vos talents, atouts et ponts à améliorer.
C’est le point de départ pour construire un projet professionnel ou pour relancer sa carrière.
C’est Montesquieu qui définissait le talent comme « un don que Dieu nous a fait en secret et que nous révélons sans le savoir ».
C’est donc pour apporter au public béninois et à notre clientèle une valeur ajoutée décisive pour la réussite de leurs projets professionnels que nous organisons cette grande campagne qui rend accessible, à un tarif plus que promotionnel, le bilan de compétences.
C’est notre cadeau d’anniversaire pour dire merci à notre clientèle.
Quelle a été l’activité principale de ‘’Afrique conseil’’ pendant ces 30 années ?
Afrique Conseil, c’est une gamme intégrée de prestations visant à être aux côtés des entreprises et des gouvernements comme un partenaire stratégique de leur performance.
Cela passe par la formation, le coaching des dirigeants, les études et le recrutement.
Pour répondre à votre question je dirai que c’est par la formation que Afrique Conseil s’est fait connaître.
Nous avons été pionnier dans la formation en management/gouvernance et en marketing notamment en direction des hauts cadres. C’est Afrique Conseil qui a conçu et organisé le premier séminaire gouvernemental dans notre sous-région en 1991.
C’est Afrique Conseil qui a conçu et organisé les premiers séminaires de formation à l’intention des conseils d’administration dans notre sous-région.
Quelles ont été ses activités secondaires ?
En dehors de la formation il faut citer les études notamment les études de marché, les audits management et marketing, des études socio-économiques.
Le recrutement était secondaire mais il commence à prendre de l’ampleur grâce au dynamisme de la responsable de ce département qui n’est autre que notre DGA, Marie Paule Guidibi.
Ce département nous a rapporté des lauriers en gagnant sur appel d’offre international des marchés de recrutement prestigieux comme recruter le DG du CESAG à Dakar, le DG de l’ESMT à Dakar ou le secrétaire exécutif de l’Autorité du Bassin de la Volta.
Quel est le bilan de ces 30 années d’existence ou quels ont été les défis que vous avez relevés ?
30 ans c’est beaucoup mais c’est vite passé. A titre de bilan je dirai pour faire court que Afrique Conseil a tracé la voie, a ouvert les yeux de notre pays et de notre sous-région sur le management, le marketing, l’entreprenariat et la gouvernance.
Afrique Conseil a été une école, une pépinière d’où sont sortis de nombreux consultants formateurs.
Afrique Conseil a été au cœur des grands chantiers de management ou de gouvernance de notre pays comme la première enquête sur le climat des investissements au Bénin commandité par la Banque mondiale. Afrique Conseil a participé et apporté sa contribution aux grands rendez-vous de réflexion sur l’économie et la gouvernance de notre pays.
Afrique Conseil a accumulé un immense réservoir de connaissances sous forme de bibliothèque, de filmothèque et d’archives portant sur des thèmes et des sujets parmi les plus précieux pour l’économie, les entreprises et la gouvernance.
Comme le dit mon ami congolais docteur Kitsoro Kinzounza, Afrique Conseil est devenu un trésor national sinon africain et devrait est inscrit en bonne place au patrimoine économique et intellectuel de notre pays.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées le long de votre parcours ? Faites-nous part de quelques-unes.
La première et vraie difficulté est celle de tous les pionniers. Il fallait quelqu’un pour prendre le chemin le moins fréquenté, pour défricher.
C’est dire qu’il n’a pas été facile de faire œuvre de prophète et de pionnier car le domaine était nouveau et parler de former les cadres et surtout des dirigeants directeurs généraux, conseils d’administration, ministres ressemblait à un crime de lèse-majesté.
C’est donc un obstacle culturel qu’il fallait surmonter.
Il n’a pas été non plus aisé de prôner l’éthique sur un terrain de jeu où les acteurs sont plus habitués aux arrangements entre amis.
L’autre difficulté est de l’ordre des ressources humaines. Il n’existait pas beaucoup de personnes ayant la formation et surtout l’expérience pour servir comme consultants formateurs à Afrique Conseil. Nous avons dû faire le sacrifice et l’investissement de prendre de jeunes diplômés et de les former sur le tas.
Je vous fais grâce des difficultés financières communes à toute PME à qui les banques n’ouvrent pas généreusement leurs portes.
Quels sont les projets à court, moyen et long terme de ‘’Afrique conseil’’ ?
En dehors des trois activités que j’ai annoncées plus haut nous nous attelons à notre transformation digitale pour profiter de la révolution de l’information et du digital. Nous allons donc vers un Afrique Conseil Digital, meilleur moyen de partager largement notre capital de savoirs et d’expériences.
Nous avons aussi l’ambition d’ouvrir des filiales dans quelques pays africains à fort potentiel.
Quels sentiments vous animent au moment de la célébration de 30 années d’existence du cabinet ‘’Afrique conseil’’ ?
Nous rendons grâce et n’aurons pas assez de mots pour exprimer notre gratitude à tous ceux qui ont crû en nous et en ce que nous proposons comme voie pour moderniser notre économie et développer notre pays.
Je pense aux dirigeants de notre pays et de nos entreprises à tous les niveaux qui ont accepté d’aller à l’école du management comprenant avec Peter Drucker qu’il n’y a pas de pays sous- développés mais des pays sous-managés.
Comment oublier le personnel de l’Afrique Conseil sans qui rien de tout ce qui a été fait n’aurait été possible. Je leur dis qu’ils peuvent être fiers de ce qui a été accompli en 30 ans. Ils peuvent être fiers d’avoir posé les premières pierres de cette pyramide symbole de l’Afrique que nous rêvons de construire.
Votre conclusion
Au moment de conclure cette interview il me revient à l’esprit une petite anecdote.
Au début de nos activités, devant le peu d’engouement que manifestaient les hauts cadres face à notre offre de formation pour eux, j’ai dû me résoudre à inviter gracieusement certains à participer à nos séminaires de formation.
A la fin d’un ces séminaires un directeur général d’entreprise, peut-être le plus en vue du pays en ce moment interrogé par la télévision nationale a déclaré entre autres « je n’ai jamais su que j’avais encore tant de choses à apprendre ».
C’est là un des plus grands succès et mérite de Afrique Conseil. Avoir réussi à secouer le cocotier comme on dit. Le mérite de faire rentrer les cadres béninois dans l’ère du savoir, l’ère de la compétitivité, l’ère de la performance et du développement du capital humain.
Une vieille sagesse lyonnaise nous disait déjà il y des siècles « Apprends, tu sauras. Si tu sais, tu auras …si tu as, tu voudras…si tu vaux, bien feras. Si bien fais, Dieu verra…si Dieu voit, sauvé sera. »
Apprendre à apprendre et à désapprendre pour réapprendre est donc au cœur de la performance, au cœur du succès, au cœur du développement.
C’est la vision que Afrique Conseil a de son métier, c’est ce que nous avons fait durant les 30 dernières années, c’est que nous souhaitons faire encore et mieux les 30 prochaines années.
Merci à l’Economiste avec qui nous partageons la passion de pionnier de nous aider à réussir ce pari.
Interview réalisée par Nafiou OGOUCHOLA