L’économie mondiale s’avère de jour en jour, l’une des plus grandes victimes de l’épidémie du Covid-19 ou Coronavirus qui sévit dans le monde depuis quelques temps. Tous les secteurs d’activités ont amorcé une régression inquiétante, et, les institutions et organismes de statistiques s’enchaînent à réviser les prévisions de croissance mondiale à la baisse.
Bidossessi WANOU
Près de 5OOO décès dans le monde, 115525 infections dans 110 pays et territoires du monde. L’hécatombe du coronavirus n’est pas que humaine mais aussi et surtout économique. La maladie du Covid-19, qui a fait son apparition en Chine, gros «centre de croissance multipolaire» qui sert de plus grande usine et marché au monde entier, est maintenant sur les cinq continents. Selon les bilans d’infection et de la prorogation du virus dans le monde, la Chine est toujours en tête avec le plus grand nombre de cas de Covid-19 soit 80756 cas devant l’Italie qui cumule un bilan de 8042 et 7513 pour la Corée du Sud, classé troisième sur la liste des pays où on dénombre le plus de cas confirmés de cette pandémie jusqu’à hier mardi 10 mars 2020. En Europe entièrement touchée par le virus, la France dont le ministre de la culture Franck Riester est testé positif, vient juste après l’Italie qui génère 11% du PIB de l’Union Européenne. D’ailleurs, le pays a suspendu toute mobilité avec une économie aux arrêts. Une mise en quarantaine généralisée de la population est ordonnée. Ceci entraine un ralentissement des activités dans tous les secteurs.
Les perspectives économiques revues à la baisse
Diminution des trafics de tous ordres; aérien, maritime, terrestre ; baisse du chiffre d’affaires de toutes les compagnies de par le monde, report des missions, forums et ateliers dans plusieurs endroits du monde, chute drastique des coûts du pétrole et de la bourse ; la liste n’est pas exhaustive. Le coronavirus est source de vives récessions économiques en raison des nombreuses conséquences économiques qui en découlent. A propos, « l’industrie touristique, le transport aérien, l’industrie automobile, l’extraction minière et l’énergie ont été gravement affectés et, il faudra se préparer à tout reconstruire » peut-on lire dans le magazine Jeune Afrique. Il va sans dire car, pôle touristiques mondiale, la Chine fait face à de grande difficulté. Il en est de même sur tous les continents où, on note un ralentissement accru et inquiétant du tourisme mondial. Les actions et prévisions en bourse ont chuté partout dans le monde. En effet, le Liban déclare être en défaut de paiement de son échéance du 9 Mars 2020 d’environ 1,2 Milliards d’Eurobonds. De plus, toutes les places boursières qui sont d’importantes sources de financement pour les entreprises, plongent depuis le jeudi 5 mars 2020. Ce mouvement s’est amplifié dans les bourses d’Asie et d’Europe le lundi 9 mars 2020. Ce jour qui a été même qualifié de lundi avant même que Wall Street ne s’ouvre. Telle une situation aggravante de l’échec des négociations de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) du fait du différend entre la Russie et Arabie Saoudite. Le vendredi 6 mars 2020, le monde a enregistré une chute de l’ordre de 30% des cours du pétrole le même lundi 09 mars. Une très grande performance baissière qui, dans l’histoire, remonte à deux décennies. Dans les institutions de Breton Wood et autres organismes internationaux, l’heure est à la révision des tendances et prévisions. « Nous prévoyons un ralentissement de l’économie mondiale à moins de 2% pour cette année, et cela coûtera probablement de l’ordre de 1000 milliards de dollars, par rapport à ce que les gens prévoyaient en septembre», a déclaré Richard Kozul-Wright, directeur de la division sur les stratégies de mondialisation et de développement à la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED).
Résistant au Covid-19, l’Afrique ploie économiquement
Si le bilan d’infection du Covid-19 reste encore négligeable en Afrique du fait du faible taux d’intégration du continent aux chaines de valeurs mondiale, le continent devra s’attendre à passer des heures chaudes. On note certes, quelques cas épars de contamination, mais le dégât économique risque d’être bien lourd. Déjà, le Nigéria, premier pays du pétrole en Afrique entend réviser à la baisse son budget 2020 de 10.590 milliards de nairas en raison de la chute considérable, soit 30% du coût du pétrole. Et le pire n’est pas encore exclu car, les experts préviennent que les prochaines semaines seront probablement plus dures pour les entreprises et les pays producteurs du pétrole notamment, ceux lourdement endettés comme le Nigeria. Dans le même temps, les aides et appuis n’affluent pas. Pour l’heure, on n’a enregistré que 12 milliards de dollar US débloqués par la Banque mondiale pour accompagner les pays dits sous-développés à lutter dans la lutte contre la pandémie.