Les députés ont voté le jeudi 21 février 2019 à Porto-Novo, la loi portant statut de la magistrature en république du Bénin. C’était en présence du ministre de la Justice représentant le gouvernement.
Raoul Gandaho (Correspondant régional Ouémé/Plateau)
Le député Arifari Bako s’est dit heureux du vote de cette loi d’autant qu’elle permet à la justice de combler le manque de compétences en son sein. Il a développé des arguments pour soutenir l’âge de la retraite qui est porté à 65 ans. Eric Houndété a porté d’importantes interrogations sur le vote de cette loi. Car a-t-il dit, ce n’est pas en fin de carrière qu’il faut procéder à la sélection des magistrats. Il a ajouté que tout magistrat qui exprime le besoin doit être retenu pour poursuivre sa carrière jusqu’à l’âge de 65 ans. Lors de cette plénière le ministre de la justice a aussi exprimé son opinion sur la question. Il a déclaré qu’il y a des vagues de départ de la magistrature. Pendant une dizaine d’années, a-t-il dit, il n’y a plus eu de recrutement dans ce secteur. Il a expliqué un point important en déclarant qu’à partir de 60 ans, ce n’est plus tous les magistrats qui expriment le besoin de continuer leur carrière.
Vote de la loi sur le renforcement de la gouvernance publique
Les députés ont également voté ce jeudi 21 février 2019 à Porto-Novo la proposition de loi portant renforcement de la gouvernance publique en république du Bénin. En prenant la parole, le député Eric Houndété a reconnu que les agents publics sont amenés à poser des actes qui portent préjudice à l’Etat. Il a regretté que le titre de la loi n’inspire pas le contenu. Il va plus loin en indiquant que les hommes d’affaires ne peuvent plus faire confiance à l’Etat si le texte est voté en l’état. Il a rappelé que ses doutes subsistent surtout lorsque l’Etat n’arrive pas à honorer ses contrats. « Ce texte éloignera les investisseurs de notre pays », a-t-il martelé. « Dans notre pays, l’Etat est considéré comme une vache à lait », a déclaré André Okunlola. Il a ajouté que les agents publics prennent le peu de moyens dont dispose l’Etat pour distraire l’opinion. Il a invité les Béninois à être de plus en plus soucieux de la bonne gouvernance. Il a conclu qu’il faut arrêter la saignée des caisses publiques. « Lorsqu’un agent public faillit à sa responsabilité, il faut qu’il assume », a rajouté le député Arifari Bako. Il a exposé le fond de sa pensée en indiquant qu’il faut envisager des proportionnalités et pour l’Etat et pour l’agent public lorsque les contrats ne sont pas honorés.