Marcel Baglo, directeur général de l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABeGIEF) était l’invité de l’émission “Ma part de vérité” de la chaine privée d’information Golf TV- FM. « Espaces frontaliers et sécurisation des frontières » était le thème de l’émission hebdomadaire. L’invité a abordé toutes les réformes et les défis à relever dans la lutte contre les menaces terroristes au Bénin.
Abdul Wahab ADO
« Le Bénin, comme bien d’autres pays africains, adoptait encore jusqu’à un passé récent une politique qui concentrait son développement au centre, au détriment des périphéries. Pas d’investissements pour ces zones ; pas d’écoles ; pas de points d’eau, au point où ces populations en viennent à douter de leur citoyenneté béninoise.» Ce sont là, quelques propos du DG ABeGIEF dans l’émission “Ma part de vérité”. Une telle gestion serait pendant longtemps ce qui a favorisé l’expansion des actes terroristes surtout en Afrique de l’Ouest. Le sentiment de rejet et de frustration que ressentent les populations de ces zones périphériques, a bien entendu nourrit la révolte de celles-ci, ce qui explique sa radicalisation. Ces régions, abandonnées par les États, servent aussitôt de nid aux grands malfaiteurs et trafiquants du fait qu’elles sont pour la plupart enclavées et difficiles d’accès aux forces de l’ordre. Exposées ainsi aux entrepreneurs de violence, détaille le DG, les populations des espaces frontaliers virent facilement dans les aventures terroristes. Cependant, ce tableau sombre que présentaient les espaces frontaliers en Afrique, a amené l’Union africaine à tirer la sonnette d’alarme. L’Union africaine a attiré l’attention des États sur le lien fort entre le développement de la grande criminalité et l’abandon des espaces frontaliers. Il faut investir dans la prévention pour lutter contre le terrorisme et l’extrême violent a convié le DG. Il a aussi invité chaque béninois à développer la stratégie d’appartenance à un pays. L’invité a fait le point des actions menées en matière de gestion des frontières au Bénin dont il est le premier responsable de l’agence en charge. « Très vite, le Bénin a anticipé sur le phénomène en prenant le taureau par les cornes a dit le DG de l’ABeGIEF. Il a fait savoir aussi que 58 postes de police ont été installés dans les zones frontalières afin de rapprocher la sécurité de ces populations. De son côté, l’ABeGIEF appuyée par le gouvernement et les partenaires étrangers a doté ces localités de 60 modules de classes suivi d’un recrutement massif d’enseignants communautaires afin de promouvoir l’éducation dans ces zones. Plus important, dans le cadre de la semaine des espaces frontaliers, l’ABeGIEF envisage installer prochainement grâce au concours du chef d’Etat-major des armées, une base militaire dans le secteur du fleuve Niger et du Parc W afin d’assurer la surveillance au niveau de ces localités.
Les frontières béninoises se portent mieux
L’invité
de l’émission “Ma part de vérité” de la chaine privée
d’information Golf TV-FM a expliqué qu’au regard de
ces mesures, être convaincu que les frontières béninoises se portent mieux que
bien d’autres frontières de la sous-région. Il a aussi fait savoir qu’il n’y a
jamais eu d’actes terroristes au Bénin. « L’enlèvement des deux otages français
n’a été qu’une prise d’otages», a-t-il expliqué.
Face à la menace terroriste de plus en plus accrue, le directeur général de
l’ABeGIEF a confié que le Bénin a décidé de renforcer la sécurité au niveau de
ses frontières en œuvrant pour l’amélioration des conditions de vie des
populations de ces zones à travers l’accroissement des ordres de services
sociaux de base, et donner surtout le sentiment d’appartenance à ces
populations.
Cet engagement des autorités s’est traduit par la construction des écoles,
l’accès à de l’eau potable, l’installation d’unité de transformation de
produits bruts, la mise en place de plateformes de coopération entre les
communes des pays voisins, et la création d’unités spéciales de police de
surveillance des frontières, et de forces militaires dans les zones très
dangereuses.
Marcel Baglo n’a pas manqué de féliciter le chef de l’État pour sa décision
d’attribuer 2.500.000 actes de naissance à des citoyens béninois. Selon lui,
cela contribuera à restaurer le sentiment d’appartenance au sein des
populations des zones frontalières, vivant pour la plupart sans acte de
naissance. En effet, les explications du DG de l’ABeGIEF sont venues à point nommé
pour renseigner sur les mesures à
prendre en cette période de menace des actes de terrorisme dans l’Afrique de
l’Ouest.