Le gouvernement de la République du Bénin a lancé depuis 2017, une vaste offensive contre les médicaments aux origines douteuses qui inondaient le marché béninois. Mais, près de deux ans après le début de ce combat, seule la Police républicaine s’illustre à travers des arrestations.
Falco VIGNON
Les médicaments contrefaits continuent d’entrer au Bénin. Après 5,5 tonnes saisies par les éléments de la Police républicaine lors du premier semestre de l’année 2019, il convient de s’appesantir sur le rôle que jouent les éléments de la douane béninoise dans le combat engagé par les autorités béninoises pour préserver la santé des populations. En effet, comment comprendre que les médicaments contrefaits puissent être interceptés par les agents de la police à l’intérieur du pays alors que les agents des douanes sont censés surveiller les frontières béninoises ? Les produits prohibés entrent-ils au Bénin par les postes de douane ou par autres chemins ? Dans l’un ou l’autre des cas, les services douaniers peuvent être responsabilisés. Car, deux cas de figures se présentent. Le premier : si les médicaments contrefaits transitent par les frontières pour entrer, soit les douaniers ne sont pas assez compétents pour les arrêter soit ils n’ont pas voulu les arrêter. Le second cas de figure : si les contrebandiers ont des itinéraires pour contourner les postes de contrôles douaniers, ceux-ci doivent élaborer des stratégies pour surprendre régulièrement les contrebandiers et arraisonner leurs cargaisons. Ainsi donc, dans l’un ou l’autre des cas, les prestations des agents de la douane béninoise ne sont pas exemptes de tous reproches. Si la Police républicaine a pu mettre la main sur 297 cartons de produits pharmaceutiques illicites, soit plus de 5,5 tonnes, c’est qu’il y en a bien plus qui ont été acheminés dans le pays et consommés. Au nez et à la barbe des disciples de saint Mathieu ?