Une quarantaine de journalistes d’investigation de la région ouest africaine prennent part, depuis ce lundi 21 février 2022, à un atelier régional sur le journalisme d’investigation sur les crimes économiques et financiers. Organisée en mode hybride par le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), cette formation s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités des journalistes dans les enquêtes liées aux crimes économiques et financiers.
Félicienne HOUESSOU
La formation de trois jours vise, entre autres, à créer une alliance forte avec les médias de manière concertée pour une diffusion efficace des questions de lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme (LBC/FT) ; à informer les médias des initiatives régionales, notamment des activités du GIABA et à améliorer le réseau des journalistes qui favoriserait une bonne diffusion des informations sur les dispositifs de LBC/FT. Dans son discours d’ouverture, le Directeur général du GIABA, Judge Kimelabalou ABA a indiqué que les médias demeurent sous-exploités dans les affaires de corruption et autres crimes financiers, bien qu’ils soient une source de détection essentielle. C’est à juste titre que le GIABA mène depuis 2009 des actions de sensibilisation à l’intention des professionnels des médias. « Les médias ont un rôle essentiel à jouer dans le traitement des informations générales et factuelles sur la criminalité que dans la diffusion des recherches et des études sur la lutte contre la criminalité transnationale organisée », a laissé entendre Judge Kimelabalou ABA. Ainsi, il martèle que la formation en cours illustre les nombreuses actions par lesquelles le GIABA entend poursuivre et renforcer son alliance avec les acteurs des médias pour adopter des mesures collectives contre les crimes qui menacent les Etats de la région ». Lors de cette première journée, note-t-on, des experts des médias expérimentés en matière de LBC/FT, et le personnel du GIABA ont, à travers des présentations, des études de cas, des échanges d’expériences, développé plusieurs thématiques, dont : Comprendre le rôle, le mandat et la mission du GIABA comme initiative régionale ; Introduction aux normes internationales de LBC/FT; Cadre théorique du journalisme d’investigation ; Conduire une enquête sur un cas fictif de criminalité économique et financière ; Ressources pour les journalistes d’investigation et outils numériques d’investigation ; Traitement des sources dans le journalisme d’investigation : créer la confiance et favoriser la coopération (Réseau régional des journalistes d’investigation de LBC/FT et l’Éthique dans le journalisme d’investigation.
A propos du GIABA
Le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive continuent de menacer la paix et la sécurité et compromettent le développement durable dans l’espace de la CEDEAO. La lutte contre ces fléaux nécessite donc des efforts concertés de la part des acteurs nationaux, régionaux et internationaux. Ainsi, le GIABA se veut être le pilier de l’alliance régionale pour une économie ouest-africaine forte et saine, protégée du blanchiment des produits des activités illicites, du financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. Il s’agit d’améliorer la sécurité et promouvoir la bonne gouvernance par la prévention, la détection et la répression du blanchiment de capitaux, du financement du terrorisme et du financement de la prolifération des armes de destruction massive.
Depuis sa création, les actions du GIABA ont été marquées notamment par la mise en œuvre de trois (3) Plans Stratégiques (2007-2009 ; 2009-2011 et 2011-2014). Le groupe a contribué à l’adoption de lois contre le blanchiment de capitaux (BC) et le financement du terrorisme (FT) dans l’ensemble de ses Etats membres ; la mise en place de Cellules de renseignement financier (CRF) opérationnelles, dont la plupart est membre affiliée au Groupe Egmont ; la publication de plusieurs rapports de recherches et de typologies pour faciliter la compréhension des techniques et méthodes de BC/FT dans la région ; la conduite d’évaluations nationales des risques de BC/FT dans les Etats membres pour leur permettre de définir des stratégies pertinentes à même d’atténuer les risques identifiés et la réalisation du premier cycle d’évaluation par les pairs du dispositif juridique et institutionnel de chaque Etat membre pour mesurer sa conformité aux recommandations du GAFI et corriger à court et moyen terme les lacunes identifiées.