Le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) a démarré hier, lundi 16 décembre 2019, un atelier sur l’évaluation des risques et l’élaboration de la stratégie régionale de lutte contre le financement du terrorisme (LFT). C’est à Saly, à Dakar au Sénégal que se tient cet atelier régional de formation.
Abdul Wahab ADO
Mobiliser les acteurs et les parties prenantes pour déterminer les menaces et vulnérabilités en matière de terrorisme et de son financement dans la sous-région. C’est l’objectif visé par le Giaba en organisant cet atelier de formation. L’atelier permettra aux participants de définir ensemble, une meilleure articulation, une coordination effective et une mise en œuvre efficace des actions prioritaires de lutte contre le financement du terrorisme en Afrique de l’ouest. En effet, l’atelier de formation se déroulera en deux phases du 16 au 20 décembre 2019. Selon le communiqué du Giaba pour la formation, pendant les deux premiers jours, les participants seront outillés sur l’évaluation sous régionale des risques de financement du terrorisme. L’évaluation des risques se fera à travers des analyses contextuelles, la présentation des résultats des évaluations nationales des risques des Etats membres, les discussions sur les résultats de l’évaluation des capacités de LFT des 5 pays touchés par le fléau, l’analyse des rapports d’évaluation mutuelle ainsi que le point spécifique sur la mise en œuvre des Résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Pour les deux derniers jours de formation, les capacités des participants seront renforcées sur l’élaboration de la stratégie de LFT et du plan d’actions sous régional. Les questions sur les bonnes pratiques internationales de la LFT et la présentation du canevas de la stratégie ainsi que du plan opérationnel ; des travaux de groupe pour définir la stratégie et son plan opérationnel seront organisés.
Le Giaba en guerre contre le financement du terrorisme en Afrique
Le Giaba met tout en œuvre pour réduire le phénomène du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme. Car, lors de sa session extraordinaire sur le terrorisme, tenue à Ouagadougou le 14 septembre 2019, la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEDEAO a redéfini les domaines d’interventions prioritaires pour diminuer l’expansion du fléau dans la sous région. Elle a exhorté les acteurs régionaux et internationaux à coordonner leurs efforts et mutualiser les initiatives visant à combattre le terrorisme et son financement. Toujours pour amoindrir le phénomène du terrorisme et du blanchiment des capitaux, en février 2016, lors de sa Plénière, le Groupe d’Action Financière (GAFI), avait adopté un document de stratégie mondiale intégrée de lutte contre le financement du terrorisme (LFT), en invitant les organismes régionaux de style GAFI (ORSG) à définir prioritairement des plans opérationnels de mise en œuvre, en cohérence avec leurs spécificités régionales. Ainsi, l’atelier du Giaba, à Saly au Sénégal, vient donc à point nommé pour mieux adapter les réponses à la dynamique d’actions concertées et inclusives impulsée par la CEDEAO et le réseau mondial du GAFI. Ce sont toutes les parties prenantes nationales, régionales et internationales, de lutte contre le terrorisme et son financement qui se retrouvent à Dakar. Les conclusions seront partagées et permettront de fixer le contexte des réflexions à mener afin d’aboutir à une vision commune de la politique régionale. Quelques issues seront faites aux termes des quatre jours de rencontre. Il s’agit entre autres, de la mise en place d’un système de réponses concertées aux problèmes du terrorisme et de son financement à travers des interventions efficaces et proactives, basées sur une meilleure compréhension partagée des risques de FT ; une mutualisation des mécanismes préventifs et répressifs de lutte contre le terrorisme et contre le financement du terrorisme; un renforcement harmonieux des régimes juridiques et institutionnels de LFT; une sensibilisation accrue des populations et une définition claire du rôle et des responsabilités des acteurs et parties prenantes. A travers, ses séries de formation, le Giaba entend réduire considérablement le fléau du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme.