En raison du dialogue sur le commerce illicite et des objectifs de développement durable, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) organise du 03 au 04 février 2020 à Genève, le Forum sur le commerce illicite.
Félicienne HOUESSOU
Le secteur privé a un intérêt vital à garantir que le commerce illicite ne compromettre pas l’intégrité des marchés légitimes ou ne mette pas en danger le bien-être des consommateurs. Selon un communiqué de la CNUCED, cette rencontre permettra d’explorer l’engagement du secteur privé à atteindre les ODD. « Il présente des exemples des efforts des entreprises pour dissuader le commerce illégal dans les secteurs industriels, s’attaquer aux vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement, signaler les activités criminelles, promouvoir la gestion durable des ressources et protéger contre le travail forcé et d’autres violations des droits de l’homme », indique la même source. Un travail qui exige la totale implication des gouvernements. Car, pour lutter contre le commerce illicite, il incombe aux pouvoirs publics de réglementer les pratiques commerciales sans scrupules et de sanctionner les activités illégales associées.
Organisé en collaboration avec la Transnational Alliance to Combat Illicit Trade (TRACIT), l’événement de deux jours expose les principales raisons pour lesquelles les gouvernements devraient donner la priorité aux actions de lutte contre le commerce illicite et, souligne l’importance du leadership intergouvernemental pour coordonner les ressources, partager l’expertise, établir des directives et promouvoir la coopération internationale en matière d’application des lois entre les États Membres de l’ONU. «Compte tenu de l’ampleur et des effets néfastes du commerce illicite, une réponse mondiale coordonnée et soutenue de la part des gouvernements et des entreprises est urgente», informe le directeur général de TRACIT, Jeffrey Hard. Le forum est conçu pour encourager un dialogue ouvert entre les représentants des États Membres, les experts et les observateurs non gouvernementaux, dans le but de partager l’expertise, de promouvoir la coopération internationale en matière d’application des lois, de coordonner les ressources et de veiller à ce que les pays soient adéquatement équipés pour réduire le commerce illicite.
En effet, le commerce illicite crée une triple menace pour le financement du développement: évince l’activité économique légitime, prive les gouvernements de revenus pour investir dans des services publics vitaux et augmente les coûts de réalisation des ODD en érodant les progrès déjà réalisés. L’économie mondiale perd plus de 2 000 milliards de dollars par an en raison de la contrebande, de la contrefaçon, du trafic d’êtres humains et d’espèces sauvages et d’autres formes de commerce illicite qui freinent les progrès du programme de développement mondial. C’est pourquoi ce Forum a été initié pour le Mécanisme de lutte contre le commerce illicite.
Ampleur du commerce illicite
Selon la CNUCED le commerce illicite draine près de 3% de l’économie mondiale. Il met en danger la santé publique, car les médicaments antipaludiques de qualité inférieure et faux causent à eux seuls plus de 100 000 décès par an en Afrique subsaharienne. « Tous les pays ressentent les effets malveillants du commerce illicite, soulignant la nécessité d’élargir les partenariats et la coopération entre les gouvernements pour lutter contre cet effet dissuasif sur le développement durable mondial », a déclaré Pamela Coke-Hamilton, directrice du commerce international de la CNUCED. Ce trafic pousse également les espèces menacées d’extinction au bord de l’extinction et cause des dommages irréversibles aux écosystèmes. Cette session qui est à sa première édition, examinera les différentes manières dont le commerce illicite est mesuré et partagé par différents pays et parties prenantes. En particulier, la discussion portera sur les points communs en termes de méthodologies et de défis.