Le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) a organisé, en juillet passé à N’Dali, un atelier de renforcement de capacités des membres de la Coalition Nationale pour la paix et ses démembrements sur les méthodes d’identification des signes de radicalisation et d’Extrémisme Violent dans les départements du nord Bénin.
Belmondo ATIKPO
La formation s’est déroulée en deux phases. Du 9 au 10 juillet 2024, les OSC des départements du Borgou-Alibori ont bénéficié de ce Programme du PNUD et du 11 au 12 juillet 2024, c’est autour des Organisations de la société civile de l’Atacora-Donga de prendre connaissance des modules de communication. Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Régional de Prévention et de Réponse à l’Extrémisme Violent dans le Corridor Atlantique avec le financement du Danemark. L’objectif général de cette formation est de contribuer au renforcement du rôle des organisations de la société civile dans la prévention de la radicalisation de l’extrémisme violent et la lutte contre le terrorisme.
Au cours de l’atelier, plusieurs communications suivies de discussions ont été présentées. La première intitulée, «De l’extrémisme violent au terrorisme : Les sources potentielles de l’extrémisme violent dans les communes », a été présentée par l’expert analyste en prévention de l’extrémisme violent de projet du Pnud, Roger Attemba, représentant le Team Leader de l’Unité Gouvernance du Pnud à l’atelier. A travers la définition et l’exposition du contenu des concepts radicalisation, extrémisme violent et terrorisme, le communicateur, a dans un premier temps, apporté aux participants des nuances sur les différents concepts. Ensuite, il a présenté les sources potentielles de l’extrémisme violent dans les communes exposées ou à risque et les facteurs d’aggravation des conflits. Au nombre de ces facteurs, il a cité la religion, les facteurs sociaux et culturels, les facteurs socio-économiques, facteurs politiques et l’influence des médias et des Tic.
La deuxième communication a été présentée par le Secrétaire Permanant de la Commission Nationale de Lutte contre la Radicalisation, l’Extrémisme Violent et le Terrorisme, le Contrôleur Général de Police Louis T. Tokpanou, représentant du Misp et est intitulée « Point et analyse des dispositions légales et règlementaires prises et en cours ». Cette communication a permis aux participants de se familiariser avec la règlementation en matière d’extrémisme violent et le terrorisme sur le plan mondial, régional ainsi que le droit positif béninois d’une part et d’autre part de ce qui se fait de façon concrète au Bénin en matière de prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent et de lutte contre le terrorisme. La troisième et dernière communication a porté sur le « renforcement de la résilience des populations à l’extrémisme violent : Quels rôles et implication pour la Coalition Nationale pour la Paix ». Présentée par la présidente de la Coalition Nationale pour la Paix, Fatoumatou Batoko Zossou, cette communication a été une véritable séance de causerie et d’échange autour du thème « résilience ». Elle a permis non seulement aux participants d’appréhender réellement ce que c’est que la résilience, mais aussi de prendre connaissance des étapes du processus de la résilience et les attitudes à adopter pour être plus résilient.
Au cours des débats qui ont suivi ces communications, des recommandations ont été faites par les participants en vue de faciliter les actions de prévention de l’Ev au Bénin. Lors des travaux de groupes des réflexions ont été menées sur les actions à compléter pour accompagner la culture de la résilience dans les communautés, les actions liées à la résilience à démarrer dans les communautés et la synergie d’actions entre la Cnp, Objectifs de Développement Durable (Rodd) et Wanep pour la lutte contre l’extrémisme violent et la culture de la résilience. Au terme de l’atelier, des propositions ont été faites et un plan d’actions a été élaboré par les Organisations de la Société Civile (Osc) que sont Cnp-Rodd-Wanep/B pour booster la prévention de l’extrémisme violent et la résilience des populations dans les communes cibles des départements du Borgou et de l’Alibori d’une part et de l’Atacora et Donga d’autre part. Les participants ont salué le Pnud pour avoir organisé cet atelier d’une importance capitale. Ils ont pris l’engagement de travailler pour la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent dans les quatre départements du nord-Bénin.