A dix ans de la date limite de 2030, les femmes un peu partout dans le monde continuent de faire face à un accès très limité à la terre. World Resources Institute (WRI), une Ong américaine se préoccupe aujourd’hui des droits fonciers de la couche féminine pour un réel développement.
Issa SIKITI DA SILVA
Selon Céline Salcedo-La Viña, une chercheuse du World Resources Institute (WRI), les avantages de sécuriser les droits de femmes sont multiples.
« Ces avantages comprennent l’amélioration du bien-être des femmes et de leurs familles ; les femmes ayant davantage leur mot à dire dans les décisions du ménage ; une meilleure nutrition des enfants et une scolarisation plus élevée des enfants et des investissements dans la santé », a-t-elle fait savoir.
« Les droits fonciers garantis de femmes, améliorent également le statut des femmes dans leur communauté et les autorisent à participer plus efficacement aux assemblées communautaires et à occuper des postes dans les organes de gouvernance communautaire », a affirmé Céline Salcedo-La Viña
Il est également prouvé que les femmes sont moins vulnérables à la violence faites à leur égard lorsqu’elles sont propriétaires de leurs terres ou de leur sécurité foncière, selon le WRI.
En Afrique, selon l’ONU, les femmes produisent au moins 70 % de la production alimentaire et, représentent également près de la moitié de la main-d’œuvre agricole. De même, elles prennent en charge de 80 à 90 % de la transformation, du stockage et du transport des aliments, ainsi que des travaux de sarclage et de désherbage.
Malheureusement, leurs droits fonciers sont soit bafoués, soit inexistants. En effet, très peu des femmes africaines sont des propriétaires des terres dont la plupart appartiennent à leurs maris, conjoints ou parents.
La plupart des femmes en Afrique se heurtant à des obstacles juridiques et culturels pour hériter de terres, déplore la Banque mondiale.
A en croire Céline Salcedo-La Viña, les droits fonciers offrent aux femmes une couverture en cas de veuvage et de divorce, ou dans d’autres cas où elles deviennent de facto, chefs de famille ou principal soutien de famille. En outre, ajoute la chercheuse du WRI, la sécurisation des droits fonciers crée également des incitations aux investissements à long terme, telle que la conservation des sols pour les agriculteurs de subsistance et, les travailleurs agricoles.
« Cela se traduit par une productivité accrue et rend la terre plus résistante au changement climatique », indique-t-elle.
Quid du Bénin ?
Au Bénin, il semblerait que les droits fonciers des femmes continuent à s’améliorer – bien qu’à compte-goutte. En effet, dans ce pays à faible revenu de l’Afrique de l’Ouest où les autorités œuvrent à la délimitation des villages et à la certification des parcelles, une récente évaluation de la Banque mondiale a montré l’impact positif des relevés sur les disparités entre hommes et femmes en ce qui concerne la mise en jachère des terres, une technique qui préserve la fertilité du sol.
Selon des résultats préliminaires, les bénéficiaires sont plus disposés à léguer davantage de terres à leurs filles et épouses. Les perspectives des femmes chefs de famille, de conserver leurs terres même en cas de veuvage, s’améliorent.