Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui à la diversification agricole (PADA) Atou Seck, le représentant de la Banque mondiale au Bénin s’est rendu dans certaines localités du Bénin. Au terme des constats et échanges faits sur le terrain, il appelle les autorités béninoises à miser sur la transformation de la production agricole pour une éradication effective de la pauvreté.
Félicienne HOUESSOU
Le Diagnostic-pays systématique a révélé que le Bénin ne profite pas de son vaste potentiel agricole à cause de la faible productivité. Alors que la transformation de la production agricole devrait permettre de créer des emplois et de la richesse, notamment dans le monde rural. Afin de toucher davantage les communautés dans le cadre des opérations d’accompagnement, Atou Seck est allé au contact des petits exploitants agricoles. « En me rendant, il y a quelques semaines, à Logohoué, dans le cadre d’une visite de terrain, j’ai davantage mesuré, devant le périmètre maraîcher d’Agnès, notre responsabilité d’aider les communautés rurales à repousser les frontières de la pauvreté. Dans ce village de la commune de Houéyogbé, au sud-ouest du Bénin, Agnès préside une coopérative essentiellement composée de femmes. Sur un hectare et demi de terre aménagée au bord de la rivière Dati, ces braves dames font déjà pousser des légumes, des choux, des tomates et autres légumineuses bio », narre-t-il sur le blog de la Banque mondiale le 28 janvier 2020. L’objectif c’est d’aider ces femmes à se lancer dans l’horticulture pour améliorer le quotidien de leur ménage. Mais, selon lui, la productivité ne sera pas au rendez-vous sans une large diffusion et sensibilisation sur les technologies simples, sans connecter les communautés rurales à l’énergie et au numérique.
Des barrières à soulever
Selon le représentant résident de la Banque mondiale, ces entrepreneures agricoles manquaient de coup de pouce pour faire des miracles. « L’eau est à portée de main, mais sa maîtrise reste problématique. Sans motopompe, avec seulement deux arrosoirs, elles utilisent des bassines pour recueillir de l’eau et irriguer les planches. Des difficultés qui entravent la productivité de leur petite exploitation malgré la dose d’énergie qu’elles déploient dans cette activité. La terre est là, l’eau est disponible, la volonté de réussir se lit sur leur visage », souligne-t-il. Il poursuit : « les doléances qu’elles m’ont adressées se résument à deux choses : disposer d’un système pérenne d’irrigation de leurs cultures à partir du lac et renforcer leur capacité de production en engrais biologique. Le reste, elles peuvent s’en charger ».
Des subventions de toutes natures
Grâce au Projet d’appui à la diversification agricole (PADA) financé par la Banque mondiale, elles ont bénéficié des semences pour diversifier leurs cultures, de cinq bacs hors sol et d’alevins de clarias pour se lancer également dans la pisciculture. Elles ont aussi reçu une formation en élevage familial des poulets bicyclettes. Le PADA complète la mission d’un autre projet, clôturé le 31 décembre 2019 : le projet de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) qui a aidé le gouvernement à mettre des technologies modernes à la disposition des acteurs ruraux pour promouvoir les chaînes de valeurs agricoles. Près de 995.800 personnes en ont bénéficié, dont 41,54 % de femmes. « Accompagné par le projet intégré de transformation numérique des régions rurales, le PADA sera bientôt renforcé par un autre projet dans le secteur agricole. Mais, nous devons faire davantage pour les femmes qui représentent plus de 52% de la population rurale au Bénin, en leur accordant de petites subventions pour la production et la transformation, et en les aidant aussi à mieux se connecter aux marchés », suggère le représentant résident de la Banque mondiale au Bénin.