Dans la dixième édition du rapport baromètre mondial de la corruption, plus de la moitié des béninois désapprouve la stratégie de lutte du gouvernement contre la corruption. Tandis que plus du tiers n’ont noté aucune amélioration mais bien au contraire une persistance, on remarque que plus du quart des citoyens octroie de pots de vin aux agents pour obtenir satisfaction à leur préoccupation dans l’administration. Quel est donc l’état de la corruption au Bénin et que peut-on dire de la lutte contre ce fléau ?
Bidossessi WANOU
La situation de la corruption va de mal en pire au Bénin. Malgré la volonté apparente du pouvoir en place d’enrayer le fléau du quotidien des béninois, force est de constater qu’il a encore la peau dure et rend la vie difficile à plus d’un. En effet, 54% de béninois interrogés pense que leur gouvernement n’a pas une bonne méthode de lutte contre la corruption contre 55% qui eux, pensent que les citoyens ordinaires peuvent faire une différence dans la lutte contre la corruption comparativement au gouvernement. En jetant un regard rétrospectif sur les 12 derniers mois, 34% de la population ciblée par l’enquête croit savoir que la situation s’est dégradée. Quoique légèrement, on note entre 2015 et 2019 selon cette enquête, une augmentation de 1% du taux de corruption précise l’enquête Baromètre mondial de la corruption (GCB). La même enquête précise que 27% de béninois a offert des pots de vin ces 12 derniers mois pour voir satisfaire convenablement leur demande. L’étude a pris en compte différentes catégories à savoir les responsables au sommet de l’Etat et les Parlementaires. Si du côté des responsables au sommet de l’Etat le phénomène continue par étendre ses tentacules, au parlement, la situation s’améliore de plus en plus. Aussi, dans le rang des acteurs de la justice, les juges ont fait un effort en réduisant le fléau de 2% tandis que la Police s’est enfoncée en chutant encore d’un point soit de 54% à 55%. Les acteurs religieux n’ont pas fait l’exception avec une chute de 2% soit de 20% à 22%. D’un point de vu global, les citoyens interrogés pensent que le bas peuple fait un effort. Ainsi donc, ils s’accordent tous à reconnaitre qu’il y a une amélioration des pratiques liées à la corruption. Il faut noter que le Global Corruption Barometer (GCB) entendez, Baromètre mondial de la corruption est l’enquête d’opinion publique la plus vaste et la plus détaillée sur l’opinion des citoyens sur la corruption en Afrique avec plus de 47 000 citoyens interrogés dans 35 pays.