La lutte contre la corruption est parfois considérée par certains comme une fausse lutte que mène les autorités au plus haut sommet de l’état béninois. La situation est si complexe que parfois, les hautes autorités ne savent plus vers quelle option il faut aller. A l’allure où vont les choses, le Président de la République, peut-t-il réussir cette lutte qu’il a enclenché contre la corruption ? Peut-il conduire à bien sa politique sans ces alliés supposés gênants et dont il a pourtant besoin ? Que faire maintenant, quand l’on constate que des alliés à soi sont impliqués dans des dossiers à scandale ?
La lutte contre la corruption est un sujet délicat. Le dernier dossier en date est celui de la construction du siège de l’assemblée nationale. Selon les informations recueillies, pour terminer les travaux actuellement en cours, le coût d’objectif global du projet s’élèverait à 45.172.694.557 FCFA. Si on considère les réactions des députés qui ont exprimé leur désarroi par rapport à ceux qui ont exécuté ce marché qui a été saucissonné, l’on peut comprendre aisément la colère des honorables députés. Maturin Nago du Bloc de la majorité présidentielle (BMP) disait que les collègues députés qui ont pris ces marchés là, se doivent d’être châtiés. A vue d’œil, le problème n’est pas si facile que cela, car la configuration politique de l’hémicycle est tellement délicate. Le regroupement politique qui a été constitué et qui écrase mécaniquement tout sur son passage, pourrait, si l’on n’y prend garde, volet en éclat. Et cela n’est pas favorable au régime de la rupture et du nouveau départ qui a besoin de ces honorables députés pour faire passer à l’Assemblée nationale, ses dossiers prioritaires. Le Bénin est une nation qui a connu des Gouvernements successifs depuis son accession à l’indépendance en 1960. Depuis ce temps là, plusieurs Présidents se sont succédé au pouvoir. Le Gouvernement du Président Boni YAYI avait eu à faire de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Une marche contre la corruption avait même été faite par le Président de la République Thomas Boni YAYI. A cette époque là, le chef de l’Etat s’était illustré positivement en cette matière grâce à une marche qui a eu le mérite de mettre le Benin sur orbite. Dans la même foulée, la loi n° 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes avait été votée par l’Assemblée. Ensuite, le génie Béninois a pris le pas sur la loi et les dérives impensables ont commencé par être enregistrées jusqu’au moment ou le régime précédent s’en est allé. En ce temps là et sous le régime passé, une vulgarisation de cette loi avait même eu lieu par l’Ancienne mandature de l’autorité nationale de lutte contre la corruption(ANLC). Mais malgré tout cela, le phénomène de la corruption n’a pas connu de recul dans le pays. Que ce soit dans les Communes, les Ministères et les Institutions du pays, le constat au niveau de la passation des marchés publics reste le même.
Faire des options justes
Aujourd’hui, le plus important pour le gouvernement, c’est d’abord, de sortir les populations de la misère et de la pauvreté. « Le plus important pour nous, c’est le PAG. Si le président de la république et son gouvernement peuvent tout faire et faire en sorte que le PAG soit exécuté à hauteur au moins de 90 %, la souffrance va disparaitre dans ce pays, et chaque citoyen vivra bien dans le pays. C’est le plus important. Ceux qui trainent les casseroles, les cadavres dans les placards, seront rattrapés par la justice divine » a laissé entendre un sage et notable qui a requis l’anonymat. Si le Président de la république veut continuer inexorablement sa lutte pour sortir le pays de la pauvreté et de la misère, qu’il continue sans ambages, la mise en œuvre de son programme d’actions, c’est-à-dire le PAG. Ce n’est que par là que le chef de l’état, aura le soutient des populations à la base.
Le piège à éviter à tout prix
Le président de l’assemblée nationale a validé la commission spéciale de levée d’immunité de certains députés. La plénière du 07 mai 2018, Me Adrien Houngbédji a dévoilé aux députés les membres de ladite commission. La commission spéciale sera présidée par le deuxième vice président, Robert Gbian. Dans l’étude des dossiers de levée d’immunité demandée par le procureur général près la cour d’appel de Cotonou, la liste des députés mis-en cause sont tous des opposants au régime dit de la rupture et du nouveau départ. « Il faut que ce régime évite de faire une lutte contre la corruption orientée uniquement vers les opposant. C’est une lutte sélective. Dans le bloc de la majorité présidentielle (BMP) il y a aussi des députés qui trainent des casseroles » a déclaré un enseignant syndicaliste. Pour rappel, le parlement a été saisi sur les dossiers de levée d’immunité des députés Valentin Djenontin (FCBE), Idrissou Bako (FCBE), Mohamed Atao Hinnouho (Reso Atao), Komi Koutché (FCBE), Aboubacar Yaya, ex ministre du travail et de la fonction publique. « Si réellement le président de la république veut vraiment faire la lutte contre la corruption dans notre pays, qu’il commence par son propre camp. Ce faisant, il aurait lancé un signal fort aux autres. Cela mettrait fin aux polémiques. Il faut qu’il fasse tout pour être impartial dans cette lutte. Là ça va aller et la corruption va connaitre un vrai recul dans le pays » a laissé entendre un acteur politique local.
TAMPOUNHOURO T. J. Blaise