Les opérateurs économiques des départements du Zou et des Collines observent les mesures prises par le Gouvernement pour contrer les impacts de la cherté de la vie. C’est du moins le constat de satisfaction qui se dégage à l’issue du contrôle effectué par le Directeur départemental de l’industrie et du commerce (Ddic) dans les marchés. Cependant, avec son équipe, ils maintiennent la veille permanente.
Rock Amadji (Correspondant Zou-Collines)
Le non respect des prix fixés par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la cherté de la vie a fait sortir le préfet du Zou, Firmin Aimé Kouton et le Directeur départemental de l’industrie et du commerce (Ddic) du Zou et des Collines de leur bureau. « Nous pouvons affirmer que les mesures prises par le Chef de l’Etat pour lutter contre la cherté de la vie sont respectées par la plupart des opérateurs économiques que nous avons eu la chance de visiter », certifiait Rafiou Challa, le Directeur départemental de l’industrie et du commerce (Ddic) du Zou et des Collines, a l’issue de l’opération d’inspection et de contrôle qu’il a entreprise avec son équipe. Selon l’autorité départementale, cette sortie est suscitée par les rumeurs selon lesquelles les commerçants véreux ne pratiquent pas les prix fixés par le Gouvernement. Faisant donc partie de son rôle régalien, la Ddic/Zou-Collines a alors pris ses responsabilités. «Dans ce contexte, il est normal de descendre pour apprécier comment ces mesures sont appliquées. C’est ce qui explique notre descente sur le terrain avec le préfet du Zou, Firmin Aimé Kouton », justifie Rafiou Challa. Plusieurs dépôts de ciments, boutiques et magasins de vente de farine de blé ont alors reçu la visite du corps de contrôle. A Bohicon comme à Abomey, c’est tout à fait le contraire de ce qui est distillé dans l’opinion publique. « Contrairement à ce que nous avons appris, le constat est encourageant. Même si tous ne respectent pas encore ces mesures, un effort est quand même fait », apprécie le Ddic/Zou-Collines en évoquant les nouveaux prix pratiqués actuellement sur le marché. « A Bohicon, la farine de blé est cédée à 22.500F le sac de 50kilos alors qu’il était vendu dans un passé à 28.000F voire même 30.000F aux boulangers. C’est vrai que l’Etat a fixé le prix à Cotonou à 20.000F. Il faut y greffer à ce prix les frais de transport et autres. Raisonnablement le vendre à 22.500f à Bohicon, c’est la norme », a expliqué Rafiou Challa. A en croire ses propos, les opérateurs économiques de ses départements de compétence sont à encourager puisqu’ils font preuve de patriotisme. « Nous avons encouragé ceux qui respectent ces mesures là à poursuivre. Nous avons aussi sensibilisé les clients pour que les effets dont ils bénéficient au niveau des grossistes puissent être répercutés au niveau des détaillants. C’est là aussi de véritables problèmes. On les a aussi exhortés à sensibiliser leurs clients pour que les réductions qui sont faites par le Gouvernement puissent atteindre la bonne dame qui se trouve dans son quartier », précise-t-il. Selon lui, l’objectif du Gouvernement en mettant en place ces mesures est de toucher le dernier citoyen qui se trouve dans son village. « Nous avons appelé à l’esprit patriotique des opérateurs économiques surtout des grossistes. La différence qui s’observe après la subvention doit se traduire dans le quotidien de chaque ménage », insiste-t-il. Dans les dépôts de ciments, le constat est aussi réluisant. « Nous avons constaté que la tonne de ciments est vendue à 74.500F et la facture normalisée a été délivrée sur-le-champ. Jusque-là, il n’y a pas la démesure. La situation revient peu à peu à la normale », rassure le Ddic en mettant en garde les contrevenants. « C’est vrai qu’il y a des zones reculées où les gens continuent de résister à ces mesures. Ceux-là s’exposent. Ils seront punis conformément aux textes en vigueur », prévient Rafiou Challa qui ne baisse pas la garde. « Le ministère a mis en place un numéro vert et le point des différentes plaintes est fait aux Ddic, qui, s’en occupent rigoureusement », rappelle le Ddic Zou-Collines.
Loi sur la concurrence déloyale, le fondement juridique de la décision gouvernementale
La décision du gouvernement pour lutter contre la cherté de la vie n’est pas prise au pifomètre. En vertu de la loi 2016-27 du 04 novembre 2016, portant organisation de la concurrence, en République du Bénin, l’Etat a pris ses responsabilités pour encadrer les prix des produits sur le marché puisque les commerçants profitaient de la crise. En effet depuis quelques semaines, notre pays, à l’instar des autres du monde, traverse une crise sans précédent liée à la cherté de la vie. D’après les analyses de Rafiou Challa, elle est due essentiellement à la crise sanitaire de la Covid-19 qui sera par la suite aggravée par la situation conflictuelle en Ukraine. « Ces grands pays sont des producteurs de pétrole et de ses dérivés. Dès que les produits pétroliers deviennent rares, le transport prend un coup et devient plus cher. Ainsi, cela se répercute directement sur les prix de revient des différents produits manufacturés. Raison pour laquelle le prix des produits importés a été augmenté. Cela s’est ressenti dans le panier de la ménagère », explique Rafiou Challa. Il poursuit en ajoutant que les pays limitrophes débarquent aussi sur les marchés locaux pour emporter les produits agricoles à tous les prix. Ce qui rend cher tous les produits. Sensible donc aux cris de détresse des citoyens, l’Etat n’est pas resté les mains mortes. Il a pris un certain nombre de décisions. « En juillet dernier, le Gouvernement a commencé par subventionner le gas-oil, l’essence et autres à hauteur de cinq milliards par mois. Ces mesures étant insuffisantes, il est allé plus loin en prenant récemment d’autres mesures allant de la suppression de la Tva sur un certain nombre de produits tels que la farine de blé, qu’elle soit de la production locale ou importée puis au niveau des huiles végétales. Il y a aussi des produits qui subissent un dédouanement forfaitaire. Toutes ces mesures pour accompagner les populations à la base. En résumé, c’est près de 80 milliards que l’Etat injecte dans ces mesures d’accompagnement de la population en terme de subvention », renseigne le Ddic/Zou-Collines. Pour faire respecter ces mesures sociales à la base, la Direction départementale de l’industrie et du commerce du Zou et des Collines, suivant les instructions de sa hiérarchie a adopté une démarche pédagogique qui consiste à sensibiliser les promoteurs et gérants des dépôts et boutiques afin de leur faire connaître ces mesures. « Nous sommes allés même à l’affichage des prix encadrés par l’Etat dans ces boutiques », confie Rafiou Challa tout en leur exigeant leur respect strict. Suite à la vulgarisation de ces différentes mesures prises par le Gouvernement, le Ddic et ses hommes sont alors passés aux contrôles aux cours desquels les constats qui se dégagent augurent un bon lendemain aussi bien aux opérateurs économiques qu’aux consommateurs finaux.