Les députés de l’Assemblée nationale du Bénin ont procédé à l’amendement de la constitution du 11 décembre 1990, dans la nuit du jeudi 31 octobre au vendredi 1er novembre 2019 à Porto-Novo. Lors de la plénière, le député Hyppolite Hazoumè a pris la parole.
Falco VIGNON
Le député Hyppolite Hazoumè s’est exprimé à l’hémicycle sur la loi portant amnistie des personnes impliquées dans les violences électorales qui ont suivi les élections législatives d’avril 2019. Lors des avis des députés avant l’adoption de cette loi intervenue au Parlement, le député de la mouvance a notifié son point de vue non seulement à ses collègues mais aussi à l’opinion béninoise et internationale. Et il a commencé par faire un récapitulatif des faits qui étaient en voie d’être oubliés par le vote de cette loi. « … Avant d’arriver à l’essentiel, je voudrais vous rassurer et rassurer l’auteur de la proposition de loi, de ma disponibilité à soutenir et à voter favorablement pour la loi sur l’amnistie. Monsieur le président, laissez-moi vous dire que cette loi me pose quelques problèmes. Elle me dérange au plus profond de moi quand je pense à tout le stress et la torture morale que certains nous ont fait subir, au cours d’une période très récente parce qu’ils croyaient être les plus forts. Monsieur le président, cette loi me dérange quand je pense aux sabotages organisés que notre pays a subis surtout à l’international, parce que certains pensent être plus introduits dans les organisations internationales que d’autres. Monsieur le président, vous n’avez certainement pas oublié tout le tort qu’on a pu causer à des entreprises de la place et même à des collègues qui siègent encore dans cet hémicycle. Les biens publics ont été saccagés. La liste est très longue. Quand je pense à toit ceci, j’ai envie de dire qu’on ne devrait pas », a-t-il confié. Toutefois, le député béninois a su mettre le sens de l’intérêt supérieur de la nation en priorité en vue de voter et d’appeler au vote de cette loi qui vise à réconcilier la classe politique béninoise en son sein et cette dernière avec le peuple.
« … Au nom de la paix sociale et politique dans notre pays, au nom de la cohésion nationale j’accepte de passer un coup de chiffon de manière exceptionnelle… pour finir, je voudrais attirer votre attention sur le fait que je ne fais pas cette intervention pour donner raison à nos amis d’Amnesty International, dont la mission dans notre pays devient ambiguë à mes yeux. Franchement, je voudrais les inviter à se prendre un peu plus au sérieux. Qu’ils ne viennent pas nous dire ce que nous devons faire. Je ne sais pas si vous avez lu le communiqué qui circule depuis quelques jours, mais je pense qu’ils sont en contradiction avec eux-mêmes. En lisant mon dictionnaire tout à l’heure, j’ai pu lire que l’amnistie est un acte législatif qui arrête les poursuites et supprime les condamnations. Je dis bien un acte législatif. C’est pourquoi j’insiste pour dire à ces gens d’Amnesty international qu’ils doivent un peu se ranger et nous laisser travailler librement pour construire notre pays. Nous sommes dans un pays de paix. Et comme l’a dit le doyen Benoît Dègla, plus jamais ça, plus jamais ça. Que Dieu bénisse le Bénin. Je vous remercie », a-t-il conclu.