L’exécution budgétaire au titre de 2023 sera consolidée autour de l’investissement et du social. Les dépenses publiques à sensibilité sociale cumulent à 45,60 % du budget général de l’Etat.
Aké MIDA
Les actions de l’Etat qui portent des dépenses à sensibilité sociale cumulent à elles seules environ 45,60 % du budget général, gestion 2023 pour des ressources de l’ordre de 1 840 milliards F Cfa. Ainsi, le volet social du budget de l’Etat est renforcé, à travers la diffusion des fruits de la croissance économique vers les couches les plus vulnérables, selon le décret n° 2022-554 du 12 octobre 2022 portant transmission à l’Assemblée nationale du projet de loi de finances pour la gestion 2023.
Les prévisions des dépenses ordinaires sont chiffrées à 1 259,4 milliards F Cfa au titre de 2023, soit une hausse de 160,342 milliards F Cfa par rapport aux prévisions initiales de 2022, en relation avec l’inscription de crédits pour le renforcement des interventions sociales et la prise en charge des effets financiers des glissements catégoriels, de la mesure de relèvement du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) et de revalorisation du revenu des fonctionnaires. Cela devrait contribuer à la hausse de l’indicateur de la sensibilité sociale des dépenses (Dsp) du Fonds monétaire international (Fmi). En fait, les dépenses sociales au Bénin restent faibles et représentaient en moyenne annuelle environ 5 % du Pib au cours des dix dernières années, selon le Rapport du Fmi n° 22/246 de juillet 2022.
Le budget 2023 consacre l’inscription de nouvelles initiatives sociales, notamment l’exonération du versement patronal sur les salaires. L’Etat accordera une subvention à hauteur de 1 milliard F Cfa par an pour la prise en charge des cotisations sociales des travailleurs domestiques. Dans un contexte où 99 % des travailleurs domestiques ne sont pas affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), la mesure vise à inciter à la formalisation du travail domestique comme source d’emplois décents et de revenus, et à protéger ce groupe de travailleurs à travers l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. D’après le Réseau national des travailleurs domestiques (Rntd) œuvrant à la ratification de la convention n° 189 de l’Organisation internationale du Travail (Oit) en faveur des travailleurs domestiques au Bénin, environ 69 % des employés domestiques n’ont ni couverture sanitaire, ni protection sociale et 96 % touchent un salaire inférieur au Smig.
Filets sociaux
Equilibrée en ressources et en charges à 3 033,337 milliards F Cfa, la loi de finances porte aussi le renforcement des allocations budgétaires au profit des programmes existants. En termes de renforcement des filets sociaux, il est envisagé l’amélioration des conditions de vie des ménages pauvres extrêmes et leur autonomisation socio-économique, ainsi que l’accès à l’électricité à tous les ménages d’ici 2026 par l’adoption d’une politique d’allègement des frais de raccordement. L’encadrement et la prise en charge des personnes en déperdition et en situation de mendicité, le renforcement des programmes de santé maternelle, de vaccination des enfants et de lutte contre le paludisme sont aussi envisagés. Sur le plan éducatif, le gouvernement prévoit : l’extension de l’exonération des frais de contribution scolaire des élèves filles au second cycle de l’enseignement secondaire, le programme d’assistance pour le maintien des filles à l’école au niveau des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle (Projet Swedd), l’augmentation significative des subventions pour la gratuité des frais de scolarité dans les universités publiques. A cela s’ajoutent l’accès universel au Programme national d’alimentation scolaire intégré (Pnasi), l’institution des programmes de « classes socio-éducatives » pour les établissements publics ou privés du second degré et les centres d’alphabétisation.