Le gouvernement béninois a décidé de liquider les logements sociaux et économiques non encore attribués à travers un mécanisme d’enchères. C’est à la faveur d’un communiqué conjoint signé du ministre des Finances, Romuald Wadagni et celui du Cadre de vie, José Tonato.
Félicienne HOUESSOU
Dans sa volonté de promouvoir les logements sociaux au Bénin, l’ancien gouvernement avait construit plusieurs habitations dans les communes d’Abomey-Calavi, Parakou, Lokossa et Adjarra. De véritables chefs d’œuvre qui, aujourd’hui, au lieu d’héberger les hommes, n’abritent que les serpents, les lézards et autres reptiles.Construits pour offrir aux revenus modestes, aux revenus intermédiaires et même aux populations à faibles revenus la possibilité d’accéder à un logement décent, ces logements sociaux sont abandonnés dans un état piteux. Dans la mise en œuvre du Programme d’actions du gouvernement qui entend garantir à chaque béninois un toit, une liquidation au grand public a été lancée à travers un communiqué conjoint du ministre de l’économie et des finances, Romuald Wadagni et celui du cadre de vie et du développement durable, José Tonato. Il s’agit de la mise en vente dans leur état actuel, par un mécanisme d’enchères, les logements sociaux et économiques non encore attribués du programme 10.000 logements pilotés par l’Agence foncière de l’habitat (Afa). A cet effet, le communiqué invite toutes les personnes intéressées à «déposer leurs offres libellées en franc Cfa sur un acte d’engagement dans les directions départementales du cadre de vie et du développement durable et à l’Afa, sous pli fermé et scellé le 27 mars 2019 à 18 heures au plus tard ». En tout état de cause, le cahier de charges, le formulaire de l’acte d’engagement et toutes informations complémentaires peuvent être obtenus gratuitement dans les directions départementales du cadre de vie et du développement Durable et à l’Agence Foncière de l’Habitat ou téléchargés sur les sites WWW.finances.bj et WWW.cadredevie.bj. «Pour un logement donné, l’offre retenue est celle qui présente le prix le plus élevé », a précisé le communiqué. Dans le cadre de cette opération, il est prévu des visites guidées sur chacun des sites concernés les samedi 9, 16 et 23 mars 2019 à partir de 10 heures.
Logements sociaux, un défi difficile à relever au Bénin
Depuis près d’une soixantaine d’années, les gouvernements successifs affichent la volonté de développer les logements sociaux. Des milliards sont engloutis avec des résultats mitigés. Dans un souci de rationalisation et d’efficacité, le gouvernement béninois a initié en 2009, le projet de construction de 10 000 logements, à réaliser par tranche, sur une durée de trois ans. Dans sa première phase, le projet devrait permettre de réaliser 1000 logements à Cotonou, 500 à Porto-Novo, autant à Parakou et 100 à Lokossa. Ce projet a accouché des villas sans portes ni fenêtres, installations électriques et plomberie vandalisées ou défectueuses, bâtiments en ruine, murs lézardés et des toits au vent. Alors que beaucoup de Béninois sont en manque d’habitations. Sur les sites d’Adjarra et d’Avrankou, les travaux lancés depuis des années ne sont jamais terminés. Le ministre du cadre de vie et du développement durable, José-Didier Tonato, a annoncé lors du lancement officiel de la 33èmeédition de la journée mondiale de l’habitat, la construction de 12 000 logements sociaux. A ce sujet, il a rappelé le programme de construction de 20.000 logements sociaux par le Gouvernement de la Rupturedans 14 villes du Bénin (les 12 chefs-lieux de départements et les villes d’Abomey-Calavi et Sèmè-Podji). Ce programme selon le ministre du cadre de vie, a franchi toutes les étapes de préparation et de mobilisation des financements nécessaires et est donc résolument dans une irréversible phase de concrétisation. La première phase comprendra, selon ses explications, plus de 12.000 unités de logements individuels et collectifs, dont près de 10.900 sur le site de Ouèdo. Le gouvernement compte réaliser ce projet immobilier d’envergure à l’horizon 2021. Mais jusqu’à ce jour, ledit projet n’est jamais rentré dans sa phase active.