Bien que la création d’une entreprise en Afrique soit un long chemin parsemé d’obstacles de toutes sortes, certaines personnes se lancent quand même dans cette aventure, avec l’esprit de ‘’qui ne risque rien n’a rien’’. Et ce chemin s’avère encore plus risquant lorsqu’on ne compte que sur ses propres moyens.
Issa SIKITI DA SILVA
Modeste, 35 ans, un entrepreneur de la place, a cru en l’autofinancement et a dépensé ses propres économies pour faire avancer sa petite entreprise pendant cinq ans. Mais en fin de compte, il a constaté que c’était l’impasse car la situation devenait intenable.
« Je n’en pouvais plus après tant d’années de sacrifice personnel. C’est vrai que les affaires avaient progressé et atteint un niveau satisfaisant mais à la fin j’ai constaté que je n’avais plus les moyens pour couvrir mes frais de subsistance car tout ce que je gagnais était aussitôt investi dans le business. Donc c’était une sorte de cercle vicieux qui ne profitait qu’à l’entreprise », explique-t-il.
« C’est une solution fantastique car elle te procure une certaine autonomie sans se soucier des créanciers et des investisseurs exigeants, mais à la fin les choses peuvent se compliquer car ton business va tourner en rond faute de grands moyens de le faire passer à l’étape suivante », ajoute-il.
Selon le Blog du Dirigeant, un site basé au nord de la France, la capacité de l’autofinancier peut, en fonction des besoins de l’entreprise, s’avérer bien trop limitée pour assurer le développement de l’activité.
« Ce moyen de financement peut amener une certaine pression constante pour le dirigeant ; avoir recours exclusivement au financement interne pour subvenir aux besoins de l’entreprise peut être un pari risqué car il faut s’attendre à une éventuelle difficulté ».
Vie personnelle en danger
Le blog GiniPredict avertit les « auto-financiers » : « Ils peuvent devenir obsédés par leur entreprise et, au milieu de tout, ils oublient leur vie personnelle. Ils oublient qu’ils ont besoin de consacrer du temps à leur famille et à leurs proches. Et oui, certains diront qu’ils font tout cela pour améliorer leur vie et celle de leur famille, mais n’oubliez pas d’être ouvert sur votre emploi du temps et d’être un peu égoïste avec votre temps ».
Alors que faire ?
Lorsqu’on s’approche des limites de l’auto-financement, on peut chercher des soutiens ailleurs pour assurer la continuité et faire bouger les lignes. Jennifer Dublino, écrivaine collaboratrice à Business.com, suggère ceci.
« Recherchez du financement auprès de vos amis et de votre famille. Cela peut être la meilleure option sans recourir à un investisseur extérieur. Recherchez aussi des investisseurs privés dans votre communauté. Recherchez également des chefs d’entreprise et des investisseurs locaux. Travaillez avec toutes les organisations pro-entreprises et recherchez des influences communautaires significatives pour resauter et développer des relations commerciales ».
A défaut, renchérit-elle, solliciter l’aide d’une banque locale pour demander un prêt. Recherchez également des investisseurs providentiels ou d’autres investisseurs privés de votre secteur, ou enfin travaillez avec des investisseurs en capital-risque.