En plus d’être une solution aux problèmes d’emploi des jeunes, l’entreprenariat agricole révolutionne le secteur de l’agriculture au Bénin. Des investissements assortis de programmes de diversification agricole ont permis l’éclosion d’entreprises.
Félicienne HOUESSOU
L’inclusion et l’autonomisation des jeunes apportent un réel coup de pousse à l’agriculture. Ces dix dernières années, les entreprises agricoles et agroalimentaires naissent de part et d’autres dans les régions du Bénin. De plus, les investissements publics dans ce domaine ont connu un accroissement important et ne sont pas prêts à connaître un fléchissement dans les années à venir. Face à l’insécurité alimentaire grandissante dans le pays, la cherté des denrées alimentaires et produits agricoles, le manque d’emploi, le chômage des jeunes et l’augmentation du taux de délinquance juvénile, les acteurs publics optent pour l’entreprenariat agricole. Les institutions internationales et nationales développent des programmes de financement et d’appui pour soutenir et promouvoir les jeunes dans la création d’entreprises agricoles. En effet, le Bénin dispose d’un fort potentiel agricole, des zones agro-écologiques, toutes favorables à l’entreprenariat agricole. De même, il dispose d’énormes ressources agricoles non encore exploitées notamment la vallée de l’Ouémé, la plus fertile du Bénin. Son potentiel des terres agricoles s’élève à plus de 70 000 hectares, dont seulement moins de 30 % sont exploités actuellement. L’entreprenariat agricole se révèle alors comme la solution primordiale aux problèmes d’insécurité alimentaire et d’emploi qui sévissent dans le pays. Aussi, des investissements consacrés à la formation et à l’installation de jeunes entrepreneurs sont multipliés par les structures en charge de l’entreprenariat pour gagner le double pari de la sécurité alimentaire et de l’emploi des jeunes. Il faut nommer l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (Anpe), l’Agence nationale des petites et moyennes entreprises (ANPME), le Comité d’identification des structures d’appui et d’encadrement des PME et PMI (CISAE).
Mais des difficultés subsistent notamment le faible niveau de transformation et de conservation des produits agricoles pour leur transformation, la faible potentialité du Bénin à fournir l’énergie électrique, l’absence de suivi, d’accompagnement des jeunes, les problèmes fonciers qui empêchent les jeunes d’accéder à la terre et surtout les offres de formations qui prédisposent beaucoup plus les jeunes à devenir des employés des fermes agricoles au lieu de les destiner à l’entreprenariat agricole. A ces freins s’ajoutent l’absence de vision d’entreprise et d’endurance de certains jeunes entrepreneurs agricoles qui abandonnent leurs projets après quelques difficultés ou qui consacrent les fonds mis à leur disposition à d’autres fins. Toutefois, les écarts de productivité et le manque de débouchés des marchés demeurent des obstacles majeurs à l’implication des jeunes dans le secteur agricole.