Jack Ma, le milliardaire chinois, fondateur de la plateforme e-commerce Alibaba sera à Lomé le 14 novembre 2019, dans le cadre d’une rencontre internationale avec les jeunes africains.
Joël YANCLO
« Pour la première fois au Togo, une rencontre unique est prévue entre les jeunes leaders d’Afrique et Jack Ma, fondateur du groupe Alibaba, philanthrope et défenseur des Objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies, aux côtés de Son Excellence M. Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République togolaise », annonce la Présidence togolaise. L’évènement aura lieu le 14 novembre prochain à Lomé sauf changement de dernière minute. Selon les informations, c’est avec Faure Gnassingbé que le milliardaire chinois animera la rencontre dans la capitale togolaise. Et le maître de cérémonie ne sera autre que le ministre des Postes, de l’Economie numérique et des Innovations technologiques, Cina Lawson.
Le 10 septembre 2019, le jour de son 55ème anniversaire, Jack a quitté la présidence d’Alibaba, une licorne valorisée à plus de 418 milliards d’euros, qu’il a cofondée vingt ans plus tôt. Issu d’un milieu ouvrier, cet ex-professeur d’anglais est devenu le deuxième homme le plus riche de la Chine, avec une fortune estimée à 37 milliards d’euros. Les chiffres d’Alibaba, géant du commerce en ligne, donnent eux aussi le tournis : 56 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2018, plus de 750 millions d’utilisateurs actifs à travers le monde, 86.000 salariés… L’entreprise rentre en concurrence direct avec l’autre géant du commerce en ligne, Amazon.
En 1994, Jack Ma lance une entreprise de traduction. Il se fait repérer par les autorités chinoises pour ses qualités linguistiques. On l’appelle pour démêler un contentieux avec une entreprise américaine. Jack débarque en Californie, se rend compte que ladite entreprise est en réalité fictive. Il rejoint alors un ami à Seattle, dont le gendre travaille dans l’internet.
Jusqu’alors isolé en Chine, il découvre tout : ordinateur, réseau, web, e-mail… L’idée d’Alibaba fait son chemin. Cinq ans plus tard, après avoir revendu sa première entreprise, Jack Ma lève 60.000 dollars auprès de 18 proches. Alibaba est née et veut mettre en relation des petites entreprises chinoises avec le reste du monde, via un site internet.
En 2014, Alibaba a bien poussé. Il est temps d’entrer en bourse. Jack Ma ne fait pas les choses à moitié et lève… 25 milliards de dollars lors de son introduction à Wall Street, un record à l’époque. Alibaba capte désormais 80% du marché chinois et s’étend à l’international, notamment aux Etats-Unis et dans d’autres pays comme la France. La même année, il créé une fondation philanthropique à son nom, destinée à favoriser l’éducation dans les campagnes chinoises. Aujourd’hui “retraité”, c’est à cette cause qu’il dit vouloir se consacrer.
Alors professeur d’anglais, il se fait surnommer “crazy Jack” avec ses cours décalés et son approche théâtrale. Depuis, chacune de ses apparitions publiques est un show : pour les dix ans d’Alibaba, il est monté sur scène habillé en punk, avec piercing au nez et crête sur la tête. En 2015, pour la fête des célibataires, le jour le plus lucratif d’Alibaba, il fait venir Daniel Craig, le James Bond actuel, sur scène. Il est aussi capable de chanter le Roi Lion à ses quelque 86.000 employés, ou bien d’arriver déguisé en Michael Jackson. C’est peu dire qu’il dénote de la plupart des gourous de Wall Street.