Sur le réseau social X (ex Twitter), le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a souligné la nécessité pressante d’attribuer un siège permanent à l’Afrique au sein du Conseil de sécurité.
S.T.
Pendant de nombreuses années, la question de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU pour inclure un siège permanent pour l’Afrique a été au centre de vifs débats. Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient, les appels en faveur de cette réforme se font de plus en plus insistants. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dénoncé la persistance de l’injustice liée à l’absence d’un membre permanent africain au Conseil de sécurité. Il a souligné le besoin impératif de repenser la composition de cet organe crucial de la gouvernance mondiale. « Comment accepter que l’Afrique manque toujours d’un seul membre permanent au Conseil de sécurité? », s’est-il interrogé. Cette déclaration intervient dans un contexte de polarisation croissante entre les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, notamment les États-Unis, la France et leurs alliés d’un côté, et la Russie, la Chine et leurs partisans de l’autre, évoquant une sorte de nouvelle guerre froide. Face à ces enjeux, l’Afrique, au cœur de toutes les convoitises, réclame de plus en plus une place significative dans les grandes instances de prise de décision à l’échelle mondiale, y compris le FMI, la Banque mondiale et le Conseil de sécurité. Malgré la légitimité de ces revendications, des questions persistent quant à la faisabilité d’un tel projet. L’absence d’une unanimité pour l’adoption de cette réforme laisse subsister des risques de blocage. De plus, les cinq membres permanents actuels du Conseil de sécurité ne représentent pas des continents, mais des pays, ce qui soulève la question de savoir si l’Afrique serait représentée par sa première puissance économique et militaire ou par l’Union africaine (UA), dont le président parlerait au nom de tous les pays. Ces questions sont d’autant plus pertinentes à la lumière des tensions internes au sein d’un continent dont l’unité est encore sujette aux aléas des intérêts divergents et des alliances géopolitiques. Pour António Guterres, il est impératif que les institutions reflètent le monde contemporain plutôt que celui d’il y a 80 ans, assurant une représentation équitable de toutes les régions du monde alors que les réalités géopolitiques évoluent. Il rappelle sa précédente victoire en novembre 2023, lorsqu’une résolution transférant les « négociations fiscales internationales » aux Nations Unies a été adoptée, considérée comme une victoire pour le groupe des pays africains. Guterres espère maintenant accélérer le processus d’intégration de l’Afrique parmi les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU dès cette année, soulignant que le Sommet du futur en septembre offrira une opportunité pour envisager des réformes de la gouvernance mondiale et rétablir la confiance.