Faisant face à une série de difficultés, notamment l’accès au financement, les startups africaines ont été au cœur des engagements pris lors de la 24ème réunion annuelle du Forum économique mondial tenue à Davos. Avec des Etats africains, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a annoncé le lancement d’un fonds d’innovation de 1 milliard de dollars, ciblant des start-up africaines.
Sylvestre TCHOMAKOU
Principal organisme des Nations Unies pour le développement, le PNUD s’emploie, aux côtés des Etats africains, à soutenir l’essor des startups sur le continent. S’associant à quelques pays africains, l’institution vient de lancer l’ambitieuse initiative « timbuktoo » qui n’est rien d’autre qu’un Fonds pour propulser l’élan des startups africaines. Lancé en marge de la 24ème réunion annuelle du Forum économique mondial tenue à Davos, ce Fonds de 1 milliards de dollars, soit plus de 600 milliards FCFA, sera mobilisé sous forme de capitaux catalyseurs et commerciaux auprès de gouvernements africains, d’investisseurs, d’entreprises et d’universités. Ces acteurs agiront sur tous les aspects liés à la création et au développement de start-up, afin d’accompagner la croissance d’entreprises innovantes et à fort potentiel sur le continent. « Ce qui rend Timbuktoo unique, c’est sa conception qui associe capital commercial et capital catalyseur pour réduire les risques d’investissement privé, avec une approche panafricaine de soutien aux start-up, tout en se concentrant sur l’ensemble de l’écosystème et en approfondissant les liens entre la politique gouvernementale, les universités, les entreprises, les partenaires catalyseurs et investisseurs commerciaux », a expliqué le PNUD, à l’initiative de ce fonds.
Concrétisé avec le concours de plusieurs Etats africains, dont le Rwanda et le Ghana, Timbuktoo recevra un premier apport financier de 3 millions $ du président rwandais Paul Kagame. Le fonds qui sera hébergé au Rwanda lèvera des capitaux qui serviront à « transformer en entreprises panafricaines significatives et disruptives, des idées et innovations naissantes », a fait savoir Ahunna Eziakonwa, directrice du bureau Afrique du PNUD. Pour le moment, l’on ignore encore si ce véhicule sera généraliste ou sectoriel, s’il couvrira l’ensemble du continent ou se concentrera sur quelques pays, et même les montants qu’il prévoit allouer par projet. En Afrique, la majorité du capital-risque, soit 89 %, provient de l’étranger. Ce capital qui a baissé de 36 % en 2023 est concentré dans 4 pays à savoir : le Nigeria, le Kenya, l’Afrique du Sud et l’Egypte. 60 % de ce capital va vers un seul secteur, celui de la fintech.
Transformer les idées et entreprises naissantes
Promue par le PNUD, timbuktoo vise à combler des lacunes critiques et à travailler avec les gouvernements africains, les investisseurs, les entreprises et les universités pour soutenir l’écosystème des startups africaines. « Timbuktoo est un nouveau modèle de développement », a expliqué l’Administrateur Achim Steiner. Il poursuit en ajoutant : « Nous rassemblons des acteurs clés pour agir sur tous les fronts en même temps. Qu’il s’agisse d’une législation favorable aux startups, de la création de startups de classe mondiale et de la réduction des risques de capital pour augmenter les investissements, jusqu’aux UniPods (University Innovation Pods), établis à travers l’Afrique, nous visons à combler les lacunes critiques et à soutenir l’écosystème des startups. Cela permettra aux innovations de se développer et de bénéficier aux populations d’Afrique et d’ailleurs sur la planète ». Actuellement, la part de l’Afrique dans la valeur mondiale des startups s’élève à seulement 0,2 pour cent, contre 2 pour cent de la valeur du commerce mondial. La grande majorité, 89 pour cent, du capital-risque entrant en Afrique est du capital étranger et 83 pour cent sont concentrés dans quatre pays : le Nigéria, le Kenya, l’Afrique du Sud et l’Égypte, avec plus de 60 pour cent du capital allant vers un seul secteur, la fintech.
A n’en point douter, avec une augmentation sans précédent des investissements privés en capital-risque, une croissance six fois plus rapide que la moyenne mondiale en 2022, une population jeune et dynamique et des startups technologiques en croissance rapide, l’Afrique est une future puissance technologique.