Les réserves combinées de pétrole brut et de condensats du Nigeria ont connu une augmentation considérable, atteignant 37,50 milliards de barils à partir du 1er janvier 2024, selon les chiffres récents révélés par l’agence gouvernementale NUPRC (Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission), cités par le magazine Africa Oil Week (AOW).
Issa DA SILVA SIKITI
Le pétrole brut a été enregistré à 31,56 milliards de barils et le condensat à 5,94 milliards de barils ; ceci représente une augmentation substantielle par rapport aux 36,966 milliards de barils enregistrés à la même date en 2023. Les réserves de gaz associé (103 000 milliards) et non associé (104 000 milliards) ont également connu une légère hausse, atteignant un total de près de 210 000 milliards de pieds cubes, a fait savoir cette agence étatique basée dans la capitale politique Abuja.
« Ces chiffres mettent en lumière les importantes ressources pétrolières et gazières du Nigeria, réaffirmant notre statut d’acteur essentiel dans le paysage énergétique mondial. Ces réserves ont un impact profond sur les politiques énergétiques, les décisions d’investissement et la planification économique globale », a déclaré le directeur général de la Commission, Gbenga Komolafe, cité par AOW.
La publication de ces nouveaux chiffres intervient au moment où l’économie de ce pays le plus peuplé d’Afrique est à bout de souffle, rongée par une inflation galopante à deux chiffres, une dévaluation brutale de la monnaie nationale qui a forcé, le 26 mars, la Banque centrale du Nigeria à relever son taux directeur à 24,75% dans un nouvel effort pour stabiliser le naira.
Malédiction du pétrole
En dépit de ces énormes réserves énergétiques, le Nigeria souffre du syndrome de la malédiction du pétrole, ce virus dangereux qui affecte plusieurs pays d’Afrique producteurs du pétrole et de gaz dont les populations vivent dans la pauvreté extrême, à cause de la corruption et la mauvaise gestion des revenus émanant de la vente de ces ressources.
« Avec plus de 20 pays possédant d’abondants gisements minéraux et pétroliers, l’Afrique abrite plus de pays riches en ressources qu’aucune autre région du globe. Pourtant, les conditions de vie de la plupart de ses citoyens restent déplorables, en partie dues à l’inéquitable distribution des revenus provenant de ces ressources. Les cinq premiers pays producteurs de pétrole de l’Afrique subsaharienne se classent dans le dernier tiers à l’échelle mondiale pour ce qui est de la mortalité infantile. Les deux producteurs les plus importants du continent, l’Angola et le Nigéria, se classent parmi les dix derniers dans cette catégorie », a souligné un rapport de l’Africa Center for Strategic Studies, un think-tank du ministère américain de la défense.
Près de la moitié des Nigérians vit sous le seuil de la pauvreté, selon les chiffres indépendants.
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