Le lundi 06 décembre 2021 a eu lieu à Cotonou, la signature des contrats relatifs aux travaux de protection à long terme de la côte transfrontalière Bénin-Togo et au contrôle et à la surveillance de ces travaux. C’était en présence du ministre du cadre de vie et du développement durable, José Didier Tonato, de ses collaborateurs et de l’entreprise adjudicataire.
Bidossessi WANOU
Dans le cadre de la mise en œuvre du volet régional du Projet d’Investissements, de Résilience des Zones Côtières en Afrique de l’Ouest (WACA), le gouvernement du Bénin via le ministère du cadre de vie et du développement durable vient de signer deux nouveaux contrats en vue de l’exécution des travaux de protection à long terme de la côte transfrontalière Bénin-Togo et au contrôle et surveillance desdits travaux. C’est l’entreprise BOSKALIS INTERNATIONAL BV qui a été commise pour l’exécution des travaux de protection côtière prévus dans le cadre de ce contrat qui porte sur un montant total de plus de quarante-et-un milliards de FCFA (41.646.182.783 francs CFA). Pour ce qui est de la surveillance, chiffrée à 1.382.502.130 francs CFA, elle est confiée au groupement d’études du bureau de contrôle Inros-Lackner. Selon le ministre du cadre de vie et du développement durable, José TONATO, la signature est l’aboutissement d’un travail de longue durée. C’est pourquoi il a tenu à témoigner sa reconnaissance à tous les acteurs béninois et togolais qui ont travaillé à l’aboutissement et ont consenti divers sacrifices et efforts pour la matérialisation de ladite signature. A l’en croire, « Celle-ci marque officiellement le démarrage opérationnel des travaux de protection du segment de côte transfrontalier Agbodrafo au Togo jusqu’à Grand-Popo, de la bouche du Roy au Bénin ». Au fait, les littoraux béninois et togolais connaissent l’un des plus forts taux d’érosion côtière dans le golfe de Guinée et en Afrique de l’Ouest avec le recul de côte qui peut atteindre 12 à 30m par an aux points critiques. Ceci, généralement sous l’action de l’homme et autres perturbations naturelles avec des conséquences souvent fâcheuses sur la vie économique et l’épanouissement des populations. De plus, comme c’est le cas dans l’ensemble des pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest, cette zone est en proie aux inondations et à la dégradation des écosystèmes. Et c’est en réponse à cette situation que le programme WACA, l’un des projets nationaux élaborés en réponse à ces problématiques, a vu le jour. Une série de travaux confortatifs sont prévus le long de la berge et permettront de freiner l’avancée de la mer, la repousser en vue d’assurer une meilleure protection des côtes car, la République du Bénin et celle du Togo disposent en commun d’un littoral de 180 km de long dont 125 km au Bénin. Ce littoral est cependant quotidiennement menacé par la pression due aux activités humaines. Au terme de la signature du contrat, l’entreprise a promis en ce qui la concerne, d’exécuter avec diligence et professionnalisme les travaux en vue de réduire la peine des populations affectées par le fléau et surtout faciliter par là l’atteinte des objectifs du programme.
Bref aperçu du projet WACA
Plateforme fédératrice destinée à assister les pays d’Afrique de l’Ouest dans la gestion durable de leurs zones côtières et le renforcement de leur résilience socio-économique face aux effets du changement climatique, le programme WACA a été approuvé en 2018. Il facilite aux pays côtiers, l’accès à une expertise technique et à des ressources financières. Au Bénin, le projet a prévu des travaux de protection d’urgence pour stabiliser sur plus de 700 mètres, la rive sud du fleuve Mono ainsi que l’ouverture mécanique de l’embouchure de la rivière permettant un écoulement régulier des eaux fluviales vers l’océan pendant les fortes pluies. Ces travaux d’urgence ont permis d’éviter l’inondation de 52 villages regroupant 3 652 ménages situés le long du fleuve. Au Togo, le projet a financé des travaux de protection côtière d’urgence sur un segment de 1580 mètres entre Gbodjomé et Agbodrafo et protégé 940 ménages de l’érosion côtière. Le projet permet également le développement et la mise en œuvre d’activités génératrices de revenus au profit des communautés côtières dans les pays bénéficiaires. Il a permis de nouer des partenariats avec des organisations nationales et régionales, sans oublier des bailleurs et autres institutions internationales de développement. En plus du Bénin et du Togo, le programme WACA intervient en Côte d’Ivoire, Mauritanie, Sao Tomé-et-Principe et au Sénégal où il finance également des projets. La Gambie, le Ghana, la Guinée-Bissau et le Nigeria devraient rejoindre également le programme.