Le bonus, cette récompense financière versée par les entreprises à leurs employés pour les motiver et les encourager à donner le meilleur d’eux-mêmes au travail, semble devenu la pomme de discorde entre les employeurs et les employés, surtout dans le contexte actuel économique très défavorable.
Issa DA SILVA SIKITI
Si dans les pays développés, les entreprises se montrent un peu généreuses et versent de temps en temps ce « petit cadeau » à leur staff en guise de reconnaissance pour les efforts consentis, en Afrique, un continent où lespatrons font souvent le « one-man show » et dirigent leurs PME avec une main de fer, le bonus restepresqu’inconnu même si les efforts des travailleursressemblent à la taille du Mont Kilimandjaro.
« Cela fait cinq ans que je travaille dans cette entreprise et je n’ai reçu aucun bonus malgré tous les efforts que je fournis chaque jour. Parfois je rentre à la maison tard la nuit. Mais tout cela en vain, c’est juste mon petit salaire et rien de plus. Même pas ce qu’on appelle en anglais un 13ème chèque à la fin de l’année. Un boss très égoïste, et pourtant c’est notre droit. Vraiment s’il pouvait nous donner ce petit rien, ça va soulager en ces temps difficiles », se plaint un employé décontenancé et démotivé.
Ce n’est pas un droit
Cependant, selon Pierre Belhache, rédacteur web et spécialiste des questions financières et bancaires, le bonus n’est ni un droit pour le salarié ni une obligation pour l’employeur ; c’est juste une libéralité qui dépend de la seule volonté de l’entrepreneur et pour laquelle il définit généralement des conditions, comme l’atteinte d’objectifs précis.
Belhache, qui décrit le bonus comme une prime exceptionnelle dont l’attribution relève du pouvoir discrétionnaire de l’employeur, précise sur le site d’Anytime : « L’entreprise n’est pas tenue de verser un bonus de manière régulière et répétée dans le temps et le salarié n’est pas en mesure de le réclamer ».
Néanmoins, il recommande aux PME de mettre en place un système de bonus qui bénéficie à tous les collaborateurs, afin de garder l’esprit de cohésion de l’équipe. « Vous devez alors réfléchir à des objectifs qui répondent aux missions de chacun, qu’il soit technicien, administratif ou commercial ».
Le site Jobat.be renchérit : « Le bonus coûte beaucoup moins à l’employeur qu’une rémunération ordinaire. L’initiative doit venir de l’employeur. C’est en effet lui qui détermine l’objectif à atteindre. L’employeur n’est pas tenu de fixer chaque année un objectif donnant droit à un bonus. L’objectif doit être concret, clair et mesurable. Sans quoi, il est impossible d’établir s’il a été réalisé ou non. Il ne doit répondre à aucune autre condition. L’objectif peut être par exemple une augmentation du chiffre d’affaires mais aussi une diminution de l’absentéisme ou du nombre de plaintes de la clientèle, ou autre chose ».