(Le Nigéria, 2ème pays africain à donner l’exemple)
Timidement, l’Accord de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les subventions à la pêche, reçoit l’adhésion des pays membres. Après les Seychelles, le Nigéria, pour ce qui est du continent africain, a, officiellement accepté lundi 12 juin 2023, l’Accord sur les subventions à la pêche.
Sylvestre TCHOMAKOU
A l’image du Nigéria et des Seychelles, le Bénin se doit d’évoluer dans l’adoption dudit Accord pour mieux protéger ses ressources océaniques qui, d’après plusieurs rapports, sont aussi menacées par la pêche INN. Adopté à la 12ème Conférence ministérielle (CM12) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) le 17 juin 2022, l’Accord sur les subventions à la pêche, dont l’objectif est de mobiliser les Etats pour la durabilité des océans en interdisant les subventions à la pêche préjudiciables, a dans le rang des Etats africains, un 2ème pays à l’avoir adopté. Cinquième plus grand pays de pêche d’Afrique qui, selon les estimations de certaines études, perd environ 70 millions de dollars chaque année à cause de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, le Nigéria vient d’adopter l’Accord qui constitue un résultat historique pour la réalisation des ODD. Ce, dans un contexte où le secteur représente jusqu’à 5 % du PIB nigérian et assure la subsistance d’environ 24 millions de personnes. Pour l’Ambassadeur Adamu Mohammed Abdulhamid qui a présenté l’instrument d’acceptation du Nigéria à la Directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala à Genève (Suisse), « l’Accord sur les subventions à la pêche présente une occasion unique pour le Nigéria de promouvoir l’utilisation durable des ressources océaniques pour la croissance économique et l’amélioration des moyens de subsistance tout en préservant la santé de l’écosystème océanique ». Convaincu de ce que l’Accord mettra un terme à tous les subventions à la pêche telles que les activités de pêche illégales, non déclarées et non réglementées par tous les membres de l’OMC, « Par cet instrument d’acceptation, a-t-il témoigné, le Nigéria réaffirme son attachement à un système commercial multilatéral fondé sur des règles en garantissant sa conformité avec l’Accord et en s’abstenant d’introduire de nouvelles subventions qui nuisent à l’environnement marin tout en reconnaissant la nécessité de mesures spéciales et efficaces appropriées et efficaces ».
Satisfaction renouvelée pour la DG Okonjo-Iweala
Grand artisan de l’avènement de cet Accord dont l’objectif est d’en finir avec la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) qui amenuise les ressources vivantes des océans, la Directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a exprimé sa reconnaissance quant à l’adhésion progressive des pays. « Je suis profondément reconnaissante au Nigéria d’avoir formellement accepté l’Accord de l’OMC sur les subventions à la pêche. Je suis fière de voir l’engagement continu du pays en faveur du développement durable et son vote de confiance dans les travaux de l’OMC », a-t-elle déclaré à l’occasion de la réception de l’instrument d’acceptation du Nigéria. Notant que l’acceptation du Nigéria s’ajoute au nombre croissant de membres qui ont accepté l’Accord, « nous avons reçu environ un tiers du total dont nous avons besoin pour que l’Accord entre en vigueur. J’espère que l’action du Nigéria inspirera d’autres gouvernements en Afrique et dans le reste du monde à agir rapidement pour mettre en œuvre l’Accord et favoriser la coopération mondiale au profit de notre avenir commun », va-t-elle lancer. A noter que l’Accord sur les subventions à la pêche établit de nouvelles règles multilatérales contraignantes pour lutter contre les subventions néfastes, qui sont un facteur clé de l’épuisement généralisé de la ressource mondiale, les stocks de poissons. En outre, l’Accord reconnaît les besoins des pays en développement et des pays les moins avancés (PMA) et établit un fonds pour fournir une assistance technique et un renforcement des capacités pour les aider à mettre en œuvre les obligations. L’accord interdit le soutien à la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), interdit le soutien à la pêche des stocks surexploités et met fin aux subventions pour la pêche en haute mer non réglementée.