Dans un effort visant à renforcer l’intégration régionale des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), les autorités de régulation du Burkina Faso, du Niger et du Mali ont décidé de signer un protocole d’accord le 21 novembre prochain, en vue d’instaurer l’itinérance gratuite. Cette décision a été prise lors d’une séance de travail qui s’est tenue le 13 novembre, en marge de la 19e édition de la Semaine du numérique du Burkina Faso, qui s’achève le 15 novembre. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large, où des organisations telles que la CEDEAO, l’EAC et la SADC s’efforcent de créer un réseau unique entre leurs États membres.
Selon les informations relayées par nos confrères d’Ecofin, cette initiative vise à abolir les frais supplémentaires, communément appelés frais de roaming, que doivent acquitter les ressortissants de ces pays lorsqu’ils se déplacent sur le territoire des autres membres et utilisent leurs cartes SIM d’origine. Ainsi, les appels, l’envoi de messages et l’utilisation des données Internet seront facturés aux tarifs locaux, tandis que la réception d’appels et de SMS ne sera pas soumise à des frais.
Cette démarche s’inspire d’initiatives similaires déjà mises en œuvre au sein de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui ambitionne de créer une « Afrique de l’Ouest où les frontières ne constituent pas un obstacle aux communications, aux affaires ou aux interactions sociales ». Des accords de ce type sont déjà opérationnels entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, ainsi qu’entre le Ghana, le Togo et le Bénin. D’autres initiatives analogues se développent également au sein de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC).
La suppression des frais d’itinérance devrait non seulement alléger les coûts de communication, mais également favoriser les échanges au sein de l’AES, qui comptait 69,2 millions d’abonnés à la téléphonie mobile au 31 décembre 2023, selon les données des différents régulateurs télécoms. Cette initiative représente un pas significatif vers une intégration plus poussée au sein de l’Alliance.