Le Représentant résident du Fonds monétaire international (FMI), Zouhar Younes a présenté le mardi 30 novembre 2021, les Perspectives Economiques Régionales, édition d’octobre 2021 intitulée «Une planète, deux mondes, trois réalités». C’est virtuellement que la présentation a été faite et avec la participation de plusieurs cadres béninois.
Abdul Wahab ADO
Le Représentant résident du FMI, Zouhar Younes a évoqué certaines réalités pour l’Afrique subsaharienne suite à la pandémie du coronavirus. Il s’agit des écarts qui se creusent à tous les niveaux, le contexte qui se complique pour les dirigeants avec des arbitrages de plus en plus difficile et la nécessité d’une solidarité internationale cruciale.
Dans sa présentation, le Représentant résident du FMI, Zouhar Younes, a fait savoir que l’Afrique subsaharienne a été moins affectée par la pandémie de la Covid-19. Il a aussi indiqué les facteurs qui ont conduit à l’amélioration de la croissance. Il s’agit des obligations souveraines internationales. Sur le plan de la croissance, la région rebondit, a-t-il-dit. La croissance de l’Afrique subsaharienne devrait s’établir à̀ 3,7 % en 2021, puis à 3,8 % en 2022. Ce rebond plus que bienvenu découle pour l’essentiel d’une nette embellie du commerce mondial et des cours des produits de base. Des récoltes favorables ont aussi contribué́ à augmenter la production agricole. Pour autant, la reprise devrait être plus lente que dans les pays avancés, d’où̀ un écart de revenus grandissant. Ce dernier devrait perdurer à moyen terme, en partie du fait des différences d’accès aux vaccins, mais aussi en raison des disparités manifestes dans les mesures publiques de soutien. Pour l’avenir, le potentiel de la région demeure intact. Pour exploiter ce potentiel, des réformes audacieuses et porteuses de transformations seront nécessaires.
Un environnement difficile pour les dirigeants de l’Afrique subsaharienne
Les dirigeants des pays d’Afrique subsaharienne sont confrontés à trois enjeux budgétaires majeurs : d’abord, répondre aux besoins urgents de dépenses de développement de la région ; ensuite, maîtriser la dette publique ; et enfin, augmenter les recettes fiscales dans un contexte où des mesures supplémentaires sont en général peu appréciées. Le FMI, avec d’autres partenaires au développement, a fourni un appui considérable au développement des capacités durant la pandémie, en passant avec souplesse de formations en présentiel à des formations en ligne, à des missions virtuelles et à des ateliers régionaux. Ces efforts ont permis de répondre aux besoins de transparence des pays en matière de budget, de dette et de dépenses, surtout dans les domaines de la gestion des finances publiques, de l’administration des recettes, de la gouvernance et de la gestion de la dette. Par la suite, une intégration étroite du développement des capacités avec la surveillance et les prêts-programmes du FMI continuera à faire en sorte que cet appui satisfasse à la demande dynamique de développement des capacités, en s’attaquant à des domaines qui suscitent un intérêt accru comme les changements climatiques, la viabilité de la dette, la gouvernance et la lutte contre la corruption, les technologies financières, les dépenses et la politique fiscale.
Le Représentant résident du FMI, Zouhar Younes a de même fait savoir qu’il manque de manœuvres surtout par rapport aux efforts extraordinaires consentis par les grands pays avancés. La région reste aux prises avec la crise ; la campagne de vaccination est lente, ce qui mine la confiance et l’investissement. Les groupes les plus vulnérables sont les plus touchés (services, des travailleurs de l’économie informelle). Il y a un choc sur les prix des denrées alimentaires, des inégalités géographiques croissantes et l’impact de la fermeture des écoles. Il a aussi fait savoir que les dirigeants font face à un trilemme difficile. Les dirigeants sont limités par une dette élevée, une hausse des dépenses nécessaires et la difficulté d’accroitre les recettes fiscales. Pour un besoin de 880 millions pour une couverture de vaccination de 40%. 125 millions sont livrés et 73 millions sont administrés. Les chocs liés aux changements climatiques ont été également passés au scanner.
En effet, à l’occasion de la présentation des Perspectives Economiques Régionales du FMI, édition d’octobre 2021, Hermann Orou Takou, Directeur de Cabinet du ministère de l’économie et des finances dans son mot introductif a fait savoir que la présentation des perspectives permet d’analyser les performances réalisées par les Etats subsahariens. Participant au webinaire sur la présentation des perspectives régionales, Aristide Mèdénou, Directeur général de l’économie a émis quelques commentaires pour la relance post covid-19 dont la porte de sortie c’est la solidarité internationale.
Nécessité de renforcer la coopération et le dialogue à l’échelle mondiale
Le rapport mentionne que la planète reste aux prises avec une pandémie qui dure et avec une accélération des changements climatiques, qui toutes deux soulignent la nécessité́ de renforcer la coopération et le dialogue à l’échelle mondiale. Les solutions à ces défis internationaux doivent mobiliser tous les pays et toutes les régions, y compris l’Afrique subsaharienne, qui possède la population la moins vaccinée au monde, un potentiel très prometteur en matière d’énergies renouvelables et des écosystèmes critiques. La croissance de l’Afrique subsaharienne devrait s’établir à 3,7 % en 2021, puis à 3,8 % en 2022. Ce rebond découle pour l’essentiel d’une nette embellie du commerce mondial et des cours des produits de base. Des récoltes favorables ont aussi contribué à augmenter la production agricole. Pour autant, la reprise devrait être plus lente que dans les pays avancés, d’où un écart de revenus grandissant. Ce dernier devrait perdurer à moyen terme, en partie du fait des différences d’accès aux vaccins, mais aussi en raison des disparités manifestes dans les mesures publiques de soutien. Bien que la région soit celle qui contribue le moins aux émissions de dioxyde de carbone dans le monde, avec moins de 3 % du total mondial, elle est peut-être la plus exposée aux chocs climatiques. Les dirigeants des pays d’Afrique subsaharienne devront donc lutter contre les changements climatiques en combinant mesures d’adaptation et d’atténuation.