Mettant un point d’honneur sur la paix et la sécurité, facteurs décisifs pour un développement et une croissance durable, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a procédé, lundi 11 septembre 2023, au lancement d’un atelier sous régional sur la prévention des conflits et la lutte contre la prolifération des armes légères. S’étendant sur deux jours, cette rencontre mobilise des jeunes acteurs de changements venus de diverses Organisations de la société civile (OSC) des pays membres.
Sylvestre TCHOMAKOU
Convaincue de ce que la problématique de la paix et du développement durable ne peuvent être réglées en Afrique de l’ouest sans s’attaquer aux causes profondes des conflits avec la participation et l’implication significative de tous les segments de la société, la Cedeao fait de l’engagement des acteurs de la société civile, une priorité. C’est fort de cette conviction et consciente de la place qu’occupent les jeunes en tant qu’acteurs de changement pour la paix et la sécurité que la commission de la Cedeao, notamment la direction des affaires politiques réunit à Cotonou, depuis hier 11 septembre 2023, plusieurs organisations ouest-africaines. Se tenant dans le cadre du projet « Architecture Africaine de Paix et de Sécurité (APSA IV) » financé par l’Union Européenne (UE), cette rencontre vise à améliorer la mise en œuvre des initiatives de prévention des conflits, de médiation et de faire taire les armes menées par les jeunes dans les États membres de la Cedeao. Mieux, sur les deux jours d’activité, il s’agira pour les participants venus de diverses organisations ouest-africaines, de cartographier les actions de prévention des conflits et de conciliation conduites par les jeunes dans la région ; d’accroître les connaissances des jeunes sur les normes juridiques existantes pour leur permettre de s’engager davantage dans des initiatives pour la paix ; de créer une plus grande prise de conscience sur les lacunes existantes dans le silence du plaidoyer des armes à feu par les jeunes afin de développer des stratégies pertinentes pour les surmonter grâce à un exercice de cartographie.
Dans son adresse à l’ouverture des travaux, Dr Onyinye Onwuka, au nom du Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Cedeao, a salué les efforts des différentes parties pour la paix et la sécurité dans la région. Rappelant que l’année 2020 qui était définie par l’UA pour « Faire taire les armes » est arrivée sans que le continent, notamment la Cedeao n’ait atteint son objectif, ce qui a fait repousser l’échéance à 2030, à travers cet atelier, il s’agit de mettre les jeunes au cœur de l’action. « Il est important de profiter de l’énergie positive de ces jeunes, de les impliquer dans le processus de prises de décisions, leur donner la voix en tant qu’acteur de la sous-région pour la transformation de la Cedeao ». Intervenant, le Gestionnaire du Fonds de la Cedeao pour la paix, Dieudonné Nikiema, a souhaité la bienvenue aux participants et a souligné l’importance du programme APSA à la Cedeao. Ce programme, va-t-il expliquer, travaille à lutter contre la violence et la prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC). « Ce que l’Afrique sera, c’est ce que nous faisons », a-t-il assuré pour conclure son discours.
C’est alors que va intervenir l’émissaire du Représentant Résident de la Cedeao au Bénin, Mamadou Konaté. Insistant sur l’importance de la prise en compte la voix de la jeunesse, l’intégration de ses préoccupations et analyses dans les processus de prise de décisions liés à la paix et à la sécurité, « Cet atelier, dit-il, est une aubaine pour la jeunesse ouest-africaine, notamment celle du Bénin, de participer activement aux activités pour se faire entendre en vue d’impacter les décisions dans le sens du renforcement de la résilience et de l’amélioration des situations d’insécurité et d’instabilité ». Il n’a pas manqué de saluer les efforts du Bénin dans ce sens et réitérer l’engagement de la Cedeao pour la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest. Du reste, il importe de préciser que pour la première journée, plusieurs communications ont meublé les échanges.