En collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu, mardi 26 septembre 2023 à Abidjan, la 1ère table ronde des bailleurs de fonds et des principales Institutions de financement du développement (IFD) sur le projet de construction de l’autoroute du corridor Abidjan – Lagos. Une initiative qui s’inscrit dans la dynamique du renforcement de l’intégration économique.
Sylvestre TCHOMAKOU
Pour la réalisation de l’autoroute du corridor Abidjan-Lagos, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Banque africaine de développement (BAD) mobilisent bailleurs de fonds et Institutions de financement du développement (IFD) pour le démarrage des travaux en 2024. C’est dans ce dessein que les deux institutions ont organisé, mardi 26 septembre 2023, la 1ère table ronde des bailleurs et principaux IFD sur ledit projet. Initiée suite à l’instruction donnée à l’institution régionale par l’Autorité des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cedeao lors de son 63ème Sommet Ordinaire en collaboration avec la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) et la Banque Africaine de Développement (BAD), ainsi que d’autres partenaires de développement et le secteur privé, l’objectif de cette rencontre est de réunir les principales IFD régionales et internationales afin de leur fournir les dernières informations sur cet important projet régional. Ce rendez-vous, qui est une première, se veut d’être également une plate-forme de sensibilisation et de « test de marché souple » du projet pour susciter l’intérêt des investisseurs et tenir compte de leurs recommandations et exigences. Cela se fait pendant que des efforts sont en cours pour finaliser les études techniques en octobre 2023. A en croire Mike Salawou, Directeur des Infrastructures et du Développement Urbain à la Banque Africaine de Développement (BAD), cette rencontre d’échanges vise à poursuivre les discussions d’antan sur le corridor Abidjan-Lagos, qui est déjà un pôle stratégique qui va renforcer l’intégration régionale et développer davantage le commerce, créer des emplois ainsi que renforcer l’industrialisation sur toute la côtière africaine qui s’étend jusqu’à Dakar. « D’où, dit-il, cette discussion pour accélérer la mobilisation des ressources pour le financement de ce corridor autoroutier et aussi rencontrer tous les partenaires au développement et mobiliser les efforts qui faut pour accélérer l’implémentation physique de ce corridor tant attendu ». Saisissant l’occasion, il a réitéré l’engagement de la BAD à accompagner la réalisation de ce projet dans un meilleur délai « et avec la plus grande qualité possible pour galvaniser l’interaction économique et régionale de l’Afrique de l’Ouest ». Pour le Commissaire, Infrastructures, Énergie et Digitalisation de la Commission de la CEDEAO, Sediko Douka, l’importance stratégique de ce projet n’est plus à démontrer. Selon ses dires, l’axe Abidjan-Lagos concentre près de 75 % des activités commerciales de l’Afrique de l’Ouest et le secteur des transports représente 5 à 8% du produit intérieur brut de la région tout en jouant un rôle essentiel dans le développement économique et la création d’emplois. Mieux, si ce corridor routier figure parmi les 16 projets du Plan d’action prioritaire du Programme continental de l’Union africaine pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA) dont la Banque africaine de développement assure la mise en œuvre, cette réunion apparaît comme une nécessité pour peaufiner les dernières stratégies du démarrage des travaux de ce corridor, a-t-il précisé.
Il convient de rappeler que le projet de construction du corridor Abidjan-Lagos est une autoroute supranationale de 1028 km qui constitue une partie importante du réseau routier transafricain qui reliera les capitales économiques de cinq pays d’Afrique de l’Ouest, à savoir Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin et Nigeria. Le projet d’autoroute commence à Bingerville, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, et se termine à Lagos, au Nigeria. Il s’agit de la première phase de l’autoroute Transafricaine numéro 7 qui commence par la liaison maritime de Praia au Cabo Verde en passant par Dakar jusqu’à Abidjan par la route. Ce projet, conforme aux objectifs de la Vision 2050 de la CEDEAO, a pour objectifs clés de faciliter la circulation des personnes et des marchandises et d’accélérer le commerce et les transports, régionaux et internationaux, en améliorant les infrastructures routières. À terme, le corridor de transport sera transformé en un corridor de développement pour stimuler l’investissement, le développement durable et la réduction de la pauvreté dans la région.
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