Entrée en vigueur le 1er janvier 2021 pour stimuler les échanges intra-africains, l’expérience de la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf) la Commission économique des nations unies pour l’Afrique (CEA). Pour examiner l’apport de cet outil dans l’intégration africaine, l’institution organise, du 4 au 5 juin 2024 avec d’autres partenaires, un atelier de réflexion sur la mise en œuvre de la Zlecaf en Afrique de l’ouest et Afrique du nord.
Sylvestre TCHOMAKOU
Plus de trois (03) ans après l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), l’impact sur le commerce intra-africain ainsi que sur la compétitivité des entreprises des différents Etats du continent reste au centre des préoccupations des structures ayant œuvré à son avènement. Pour ce faire, le Bureau sous régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (BSR-AO/CEA), en collaboration avec le Cadre intégré renforcé de l’Organisation mondiale du commerce (CIR-OMC) et la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce du groupe Banque Islamique de Développement (ITFC-BID), organise les 4 et 5 juin à Lomé, au Togo, un atelier de capitalisation mutuelle. Annoncé pour se tenir sur les expériences régionales dans la mise en œuvre de la ZLECAf en Afrique de l’Ouest et du Nord, ce rendez-vous réunira des experts des Ministères du Commerce des huit pays bénéficiaires, du CIR-OMC, de l’ITFC-BID, du SRO-AO/CEA, du Centre Africain de Politique Commerciale de la CEA (ATPC-ECA), du Bureau Afrique du Nord, du bureau régional du PNUD et du Secrétariat de la ZLECAf. Ce, dans un contexte où, selon les estimations de la CEA, la mise en œuvre effective de la ZLECAf générerait une augmentation des échanges intra-africains de 33,8 % d’ici 2045, avec une hausse de 41,1% des échanges dans le secteur agroalimentaire, 39,0 % pour l’industrie, 16,1 % pour le secteur minier et 39,2 % pour les services. Selon la CEA, les gains commerciaux dans la sous-région de la CEDEAO seraient 32 % supérieurs à ceux de l’ensemble de l’Afrique, avec une augmentation de 29 % pour le secteur agroalimentaire, de 24 % pour l’industrie, de 10,6 % pour le secteur minier et de 39,3 % pour les services. Afin de maximiser ces gains et opportunités économiques, la CEA, le CIR-OMC et l’ITFC-BID ont élaboré et mis en œuvre conjointement, sur la période 2022-2023, un projet pour l’opérationnalisation des stratégies nationales de l’accord de la ZLECAf.
Améliorer l’expérience du marché commun
Mis en œuvre dans huit pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Niger, Sénégal, Togo, Mauritanie et Tunisie), ce projet pilote, a permis à ces États de se doter de mécanismes institutionnels pour coordonner la mise en œuvre de la ZLECAf. Il a également fourni aux décideurs et aux acteurs du secteur privé des guides de vulgarisation de la ZLECAf, des plateformes numériques et des stratégies sectorielles pour mieux guider la mise en œuvre de l’accord. Dans ce contexte, l’objectif principal de la réunion est de tirer les enseignements du projet et de renforcer l’apprentissage mutuel interrégional sur la mise en œuvre de la ZLECAf au niveau des pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord. Elle définira également les perspectives de consolidation des résultats obtenus et d’élargissement de l’initiative.
La ZLECAf représente un marché de 1,2 milliard de consommateurs et un PIB combiné d’environ 3 000 milliards de dollars pour les 54 États membres de l’Union africaine. Elle est aujourd’hui la deuxième plus vaste zone de libre-échange créée depuis la formation de l’Organisation mondiale du commerce, après le Partenariat régional économique global en Asie et dans le Pacifique. Les économistes estiment que cette zone commerciale africaine pourrait aider des dizaines de millions de personnes à sortir de la pauvreté au cours des quinze prochaines années.