Plus de 1 300 000 travailleurs meurent chaque année des suites d’accidents de travail ou des maladies professionnelles, a révélé l’Organisation internationale du travail (OIT), alors que le monde célébrait une énième journée mondiale du travail.
DA SILVA Issa Sikiti
En moyenne, 3 300 travailleurs meurent par jour, ce qui représente près du double des décès causés par les guerres et plus que le nombre total de décès dus au paludisme, selon l’OIT.
Chaque heure et chaque jour, quelque part sur la planète terre, des travailleurs se blessent, tombent malades et parfois meurent à cause des conditions de travail désastreuses et de méthodes de production insoutenables. Et en même temps, des soldats envoyés en mission de maintien de la paix et des travailleurs humanitaires sont blessés ou retrouvent la mort parfois dans des conditions extrêmement brutales.
Dans le souci de rendre hommage à ces vaillants combattants du travail qui ont mis leurs vies en jeu pour la survie et la prospérité des entreprises et des organisations humanitaires, l’agence onusienne du travail a décidé de leur dédier la journée du 1er mai 2022, afin d’attirer l’attention sur le tribut versé à la sécurité et à la santé au travail au niveau mondial.
Invalidité et décès prématuré
A en croire l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les personnes travaillant dans les mines, les forêts, la construction et l’agriculture sont souvent exposées à de plus grands risques. Beaucoup d’entre elles sont victimes d’accidents de travail et de maladies professionnelles entraînant l’invalidité et le décès prématuré.
Dans les pays en développement, environ 10% seulement des travailleurs ont accès à des services de médecine du travail, selon l’OMS, qui ajoute que les risques générateurs de mauvaise santé dans ces pays sont 10 à 20 fois plus élevés que dans les pays développés.
Les entreprises qui appliquent les normes de Sécurité et de santé au travail (SST) les plus strictes et qui disposent d’un personnel en bonne santé, en sécurité et motivé sont également les plus performantes et les plus compétitives, souligne l’OIT.
La SST est la discipline qui s’occupe de la prévention des blessures et des maladies liées au travail, ainsi que de la protection et de la promotion de la sécurité et de la santé des travailleurs.
« Les accidents du travail et les maladies professionnelles posent non seulement de graves questions éthiques du fait de la souffrance humaine qu’ils engendrent, mais ils ont aussi un impact sur la productivité et la croissance économique », indique l’OIT dans un document de l’administration et de l’inspection du travail, et de la SST.
Selon ce document, les Petites et moyennes entreprises (PME) connaissent généralement des taux plus élevés d’accidents du travail et de maladies professionnelles, principalement en raison d’un manque de ressources humaines et financières, d’un manque de sensibilisation à la SST et de difficultés d’accès à l’aide et à la formation externes.