Les océans apportent chaque année 1 500 milliards de dollars de valeur ajoutée à l’économie mondiale, et ce chiffre pourrait atteindre 3 000 milliards de dollars d’ici 2030, selon l’OCDE. De son côté, la FAO estime qu’environ 60 millions de personnes à travers le monde sont employées dans le secteur de la pêche. Cependant, ces ressources marines vitales sont en détresse et crient au secours.
Issa SIKITI DA SILVA
La journée mondiale de l’océan de cette année (8 juin 2022), qui est célébrée sous le thème « Revitaliser les océans par l’action collective », veut notamment mobiliser et unir les populations du monde entier autour d’une gestion plus durable des océans, tout en rendant hommage à leur beauté et à leur richesse.
Les océans recouvrent 70% de la planète, jouent un rôle primordial dans l’existence humaine et de la biodiversité. Ils font respirer et manger l’humanité, régulent le climat et abritent 80% de la vie dans le monde, selon l’ONU.
Cependant, face à l’ingratitude des humains et leur détermination à détruire coûte que coûte cette source de vie, de subsistance et clé de l’économie, l’ONU lance un appel solennel à tous et à toutes à créer un nouvel équilibre, ancré dans une véritable compréhension de l’océan et de la façon dont l’humanité y est liée.
« Nous devons établir une relation avec l’océan qui soit réellement inclusive, innovante et éclairée par les leçons du passé. Il est donc important de sensibiliser le public sur la place fondamentale qu’ils occupent dans notre écosystème, et sur les menaces auxquelles ils font face à cause des activités humaines », a déclaré l’ONU.
Impact et menaces
Les océans et les plages génèrent des revenus touristiques importants pour l’Afrique. Quant aux principales villes côtières, avec les ports, l’agriculture, les industries et la pêche côtière, elles représentent environ 56% des richesses totales (PIB) de l’Afrique de l’Ouest, a indiqué la FAO.
En 2018, la pêche et l’aquaculture mondiales représentaient environ 179 millions de tonnes, avec une valeur de « première vente » estimée à 401 milliards de dollars, générant plus de 164 milliards de dollars d’exportations, dont 60% en provenance des pays en développement.
Cependant, les impacts de la surpêche, de la pollution (plus de 5 000 milliards de petites pièces), et de la destruction des habitats qui aboutissent à une érosion de la biodiversité marine mettent en danger la survie des océans, lesquels subissent déjà l’agression du réchauffement de la température des eaux, de l’acidification du milieu, de la désoxygénation, et l’élévation du niveau de la mer.
« Des océans et des écosystèmes côtiers sains sont cruciaux pour la croissance économique et la production alimentaire. L’amélioration de la gestion des pêches, l’investissement dans l’aquaculture durable et la protection des habitats clés pourraient contribuer à restaurer la productivité des océans et à générer des bénéfices d’une valeur de plusieurs milliards de dollars dans les pays en développement », souligne la Banque mondiale.