Le monde entier célèbre ce jeudi 31 mai 2018 la journée mondiale sans tabac. Une journée qui vise à sensibiliser les consommateurs contre les méfaits de ce produit. Depuis des années, le gouvernement et le parlement béninois prennent des mesures contre l’usage et la consommation du tabac lesquelles mesures prennent malgré quelques lenteurs. La Journée mondiale sans tabac de cette année 2018 a pour thème: « le tabac et les cardiopathies ».
Le Bénin a l’instar des autres pays du monde célèbre tous les 31 mai la journée mondiale sans tabac. En effet, la journée mondiale sans tabac 2018 coïncide avec une série d’initiatives et d’occasions mondiales visant à lutter contre l’épidémie de tabagisme et son impact en matière de santé publique, particulièrement en provoquant la mort et la souffrance de millions de personnes dans le monde. Parmi ces actions menées, figurent notamment les initiatives «Cœurs mondiaux» et «RESOLVE» dont l’objectif est de réduire les décès dus aux maladies cardiovasculaires et d’améliorer les soins ; ainsi que la troisième réunion de haut niveau de l’Assemblé générale des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles, prévue en 2018. La Journée mondiale sans tabac 2018 sera axée sur l’impact du tabac sur la santé cardiovasculaire des populations dans le monde entier. Le tabagisme est un important facteur de risque pour l’apparition de cardiopathies coronariennes, d’accidents vasculaires cérébraux et de maladies vasculaires périphériques. Malgré les effets nocifs connus du tabac sur la santé cardiovasculaire, ainsi que l’existence de solutions permettant de réduire les décès et les maladies connexes, une grande partie du public à une faible connaissance du fait que le tabac est l’une des principales causes de maladie cardiovasculaire.
La nécessité d’agir
D’après les récentes statistiques, il existe aujourd’hui dans le monde environ 1 milliard de fumeurs, qui fument 6000 milliards de cigarettes soit en moyenne 300 paquets par an ou simplement 16 cigarettes par jour. Au Bénin, la situation n’est pas reluisante. Les résultats des enquêtes au Ministère de la Santé ont révélé que la prévalence du tabagisme est à la hausse chez les jeunes adolescents (7,5% en 2016 contre 5,3% en 2009) tandis qu’elle décroît chez les adultes (5% en 2015 contre 16% en 2008). Dans notre pays ces dernières années nous notons une recrudescence de l’usage de la Chicha encore appelé pipe à eau. Un fléau qui ruine notre jeunesse, qui s’expose non seulement aux effets néfastes du tabagisme, mais aussi aux problèmes d’hygiène du faite de l’usage commun du matériel.
Quelques avancées à saluer
Le Bénin dispose d’une politique de lutte contre l’usage du tabac et ses dérivés à travers la loi n° 2017-27 du 18 décembre 2017. Cette loi relative à la production, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac,de ses dérivés et assimilés en République du Bénin a été adoptée par l’Assemblée nationale le 14 septembre 2017, puis promulguée par l’Exécutif depuis le 18 décembre 2017. Cet outil juridique constitue une grande avancée quand on sait qu’à défaut aucune lutte ne peut être menée avec efficacité. Certainement que cette épidémie sera considérablement réduite au Bénin avec une application rigoureuse de cette nouvelle loi. L’adoption de mesures hardies a permis d’enregistrer des baisses de la consommation de tabac qui ont sauvé des millions de vies et permis d’économiser des centaines de milliards de dollars. Il y a aussi un formidable potentiel pour faire de plus grandes avancées encore. Avec la mesure Mpower, détaille ce rapport, six pays ont récemment adopté une législation interdisant totalement de fumer dans tous les espaces publics intérieurs et tous les lieux de travail. Quant à l’Arabie Saoudite, elle a introduit la possibilité de créer des salles spéciales pour les fumeurs dans les débits de boissons et les établissements de restauration. Six autres pays se sont conformés aux meilleures pratiques grâce à leur service d’aide au sevrage. De même, sept pays à revenu faible ou intermédiaire pour la plupart ont instauré l’interdiction totale de toutes les formes de publicité en faveur du tabac, de promotion et de parrainage, y compris sur le lieu de vente. En outre, trois pays ont relevé les taxes sur le tabac de sorte qu’elles représentent au moins 75 % du prix de détail. Le rapport de l’Oms souligne tout de même que si des progrès réguliers ont été accomplis dans la mise en œuvre de politiques complètes de lutte antitabac, ils n’ont pas été suffisants pour enrayer l’épidémie mondiale de tabagisme. Même si la consommation de tabac a baissé dans certains pays et régions, la croissance de la population fait que le nombre absolu de consommateurs de tabac ne décroît pas encore, complète-t-il. Aussi importe-t-il de rappeler les six mesures du programme de lutte antitabac Mpower établi en 2008 qui ont permis d’arriver à ces résultats. Elles consistent à surveiller la consommation de tabac et les politiques de prévention, a protéger la population contre la fumée du tabac, à offrir une aide à ceux qui veulent renoncer au tabac, à mettre en garde contre les dangers du tabagisme, à faire respecter l’interdiction de la publicité en faveur du tabac, de la promotion et du parrainage, et à augmenter les taxes sur le tabac. Toujours pour ce qui concerne la lutte les députés ont voté à l’unanimité, le jeudi 14 septembre 2017, au cours de la 1ère séance plénière de la cinquième session extraordinaire, la loi n°2017-27 relative à la production, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac et de ses dérivés et assimilés. La nouvelle loi votée vient remplacer la loi 2006-12 du 07 Août 2006 portant réglementation de la production, de la commercialisation et de la consommation des cigarettes et autres dérivés du tabac, qui ne répond plus entièrement aux mesures internationales de protection de la population et la lutte anti-tabac. La commission de l’éducation, de la culture, de l’emploi et des affaires sociales, qui a étudié la nouvelle loi, a montré qu’elle vient combler les insuffisances de l’ancienne pour répondre à la convention-cadre de lutte anti-tabac et assurer une plus grande protection de la population contre le tabagisme.
Romuald NOUDEDJI