Si la révolution numérique a facilité la communication tant des entreprises que des consommateurs et donné naissance à la ‘’nouvelle économie’’, elle a néanmoins généré une bombe à retardement : la désinformation. Les réseaux sociaux sont la plateforme de ces ‘’fake news’’ (fausses nouvelles).
Issa SIKITI DA SILVA
« Il y a trop de désinformation sur les réseaux sociaux, si vous ne faites pas attention vous pouvez facilement vous tromper et devenir idiot. Je me demande qu’est-ce qui motive les gens qui fabriquent et propagent ces fake news ? », s’interroge Claire, une étudiante de 23 ans.
En 2016 lors de la campagne électorale pour les présidentielles américaines, des personnes présumées recrutées et payées par le gouvernement russe avaient inondé les réseaux sociaux avec des fausses nouvelles avec l’intention de décrédibiliser la candidate démocrate Hillary Clinton.
« Depuis la campagne de 2016, les gouvernements et les plateformes de médias sociaux ont fait peu de tentatives publiques pour perturber les systèmes permettant la propagation de la désinformation », déplore la Brookings Institution, un think-tank américain basé à Washington.
« Mon souhait est de voir les gouvernements prendre des mesures draconiennes pour sanctionner sévèrement les personnes qui propagent ces nouvelles et induisent la population en erreur », indique Claire.
Un expert de la Brookings Institution, Lisa Kaplan, a suggéré quelques points vitaux pour stopper la propagation de la désinformation en ligne.
Connaissez votre algorithme
« Apprenez à connaître vos propres flux et algorithmes de médias sociaux, car la désinformation nous cible en fonction de notre comportement en ligne et de nos biais. Les plateformes vous fournissent des informations en fonction de ce que vous arrêtez de lire, de vous engager et d’envoyer à des amis », indique Lisa Kaplan, la fondatrice du groupe Alethea.
Recyclez votre fil d’actualité
« Une fois que vous avez appris à connaître votre algorithme, vous pouvez le modifier pour commencer à voir d’autres points de vue. Recherchez régulièrement des sources d’information fiables qui répondent à des points de vue différents des vôtres et commencez à constater que ces informations apparaissent organiquement dans votre fil de nouvelles », conseille-t-elle.
Contrôlez vos sources d’information
« Commencez à consommer des informations des médias sociaux de manière critique. Les médias sociaux sont plus qu’un condensé d’informations: ils sont sociaux et constituent un média. Nous passons souvent en revue passivement, absorbant une combinaison de mises à jour personnelles d’amis et de membres de la famille, et nous faisons également défiler passivement des informations », renchérit l’experte de Brookings Institution
« Il est extrêmement important d’avoir un œil plus critique sur les informations contenues dans votre flux et de pouvoir rechercher des indicateurs clés permettant de déterminer si les informations sont actualisées au bon moment et exactes, telles que la source et les informations pertinentes. L’attention portée aux détails compte », ajoute-t-elle.
Ne partagez pas
« Enfin, réfléchissez avant de partager. Si vous pensez qu’un article de ‘’nouvelles ‘’ semble trop sensationnel ou extrême pour être vrai, c’est probablement le cas. En ne partageant pas, vous empêchez le flux de désinformation et de fausseté de se transmettre à vos amis et à votre réseau », soutient Lisa Kaplan.
« On ne peut pas compter sur le grand public pour résoudre ce problème seul, mais il est impératif que nous commencions à faire notre part pour mettre fin à ce phénomène. Il est temps d’arrêter d’attendre que quelqu’un nous sauve de la désinformation, donc commençons à nous sauver nous-mêmes », conclut-t-elle.