La question de l’élargissement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Zone de Libre Echange Continental Africaine (ZLECA) était au menue de la réunion ad-hoc du groupe d’experts du bureau sous Régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) qui s’est ouvert ce lundi 25 juin 2018, à Cotonou. Le thème de cette rencontre est ‘’Les implications du potentiel élargissement de la CEDEAO et la ZLECA’’.
Les 25 et 26 juin 2018, les experts discuteront des implications, enjeux et défis majeurs relatifs à l’élargissement de la CEDEAO par l’adhésion de nouveaux pays. Cette réunion ad-hoc se tient après la signature de la ZLECA par 44 pays sur les 55 Etats membres de l’Union Africaine et l’intention manifestée par certains pays de l’Afrique du Nord d’adhérer à la CEDEAO. Selon le Directeur de la CEA pour l’Afrique de l’Ouest, Dimitri Sanga, « nous sommes en train de franchir une étape importante de la création de la Communauté économique africaine telle que prônée par certains pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Cette marche doit s’accompagner des discussions et réflexions dépassionnées sur les implications réelles de ces engagements afin de lever les contraintes et relever les défis y relatifs. C’est le cas des demandes en cours d’élargissement potentiel de la CEDEAO. Nous sommes convaincus que les experts de l’Afrique de l’Ouest vont donner des pistes de solutions pour mener à bien tous ces chantiers qui sont censés nous mener vers l’intégration de la sous-région et du continent dans son ensemble ». L’objectif est donc d’approfondir la réflexion sur les potentielles implications économiques et socioéconomiques de l’élargissement de la CEDEAO qui résulterait de l’adhésion du Maroc, de la Tunisie et de la Mauritanie. Procédant au lancement des travaux, le Directeur de cabinet du ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Rufino d’Almeida, a indiqué que la CEDEAO a commencé au cours de ces dernières années à susciter l’intérêt de certains pays, essentiellement de l’Afrique du Nord, qui ont manifesté leur intention de la rejoindre. Le marché de la zone s’étant étendu sur plus de 350 millions de consommateurs. « Dans ce contexte, la CEDEAO à l’obligation d’approfondir la réflexion sur les potentielles implications économiques et socioéconomiques de ces différentes adhésions. », a-t-il fait savoir. Ainsi, la réunion ad-hoc du groupe d’experts permettra aux participants d’examiner les implications économiques en termes de flux commerciaux et de recettes publiques, d’identifier et de discuter les principaux défis et enjeux pour la CEDEAO et également pour les pays candidats à l’adhésion et de formuler des recommandations pour un élargissement économiquement et socio économiquement avantageux pour les différentes parties et surtout pour l’effectivité de la ZLECA.
Des recommandations concrètes sont attendues
En effet, depuis le 4 juin 2017 à Monrovia, les chefs d’Etats et de Gouvernement des pays de la CEDEAO avaient donné leur accord de principe à l’adhésion du Royaume du Maroc à la CEDEAO. A la session de décembre 2017, les Chefs d’Etat ont mis en place un Comité de chefs d’état pour poursuivre la réflexion avant de confirmer ou infirmer formellement l’adhésion du Maroc à la CEDEAO. Au cours de la même session où la Tunisie et la Mauritanie étaient des invités d’honneur, il a été entériné l’accord d’association devant marquer le retour de la Mauritanie à la Communauté ainsi qu’a été confirmé l’octroi d’un statut d’observateur à la Tunisie. C’est donc, pour le Directeur de la CEA pour l’Afrique de l’Ouest, le début de ce qui a été caractérisé par les experts comme étant la recomposition du bloc ouest africain. « Pendant les deux jours que vont durer cette réunion, il y a les faits, il y a de la modélisation et il y aura des projections. Si les faits sont en général sans débats dans leur restitution, il n’en est pas de même de la modélisation et encore moins des projections… », a-t-il souligné dans l’espoir que des recommandations pertinentes sortiront de ces deux jours d’échanges. Cette rencontre comprendra plusieurs sessions plénières. Les participants discuteront des implications, enjeux et défis majeurs relatifs à l’élargissement de la CEDEAO par l’adhésion de nouveaux pays, aussi bien pour les différentes parties que pour la mise en œuvre de ZLECA.
Félicienne HOUESSOU