Jean-Marie Gankou Fowagap, ex-ministre délégué à l’Economie et aux Finances du Cameroun a révélé le 3 janvier 2019 que non seulement aucun pays africain n’a encore ratifié les textes fondateurs du Fonds monétaire africain (FMA) mais aussi, le comité de pilotage du FMA mis en place en septembre 2009 ne fonctionne plus depuis 2011 pour faute de budget.
Félicienne HOUESSOU
Les Chefs d’Etats et de gouvernement de l’Union africaine ont adopté les statuts du Fonds monétaire africain (FMA) lors du 23ème sommet de l’Union tenu à Malabo les 26 et 27 juin 2014. Une étape importante dans la mise en place d’une institution faîtière en matière de monnaie et de promotion du développement économique en Afrique. Mais, dans sa «Lettre de la Recherche» de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) publiée le 3 janvier 2019, l’ex-ministre délégué à l’Economie et aux Finances du Cameroun, Jean-Marie Gankou Fowagap informe que : « globalement, le projet FMA avance à son rythme et ne pourra être opérationnel que lorsque quinze au moins des 54 Etats que compte l’Afrique, auront ratifié les textes fondateurs de cette institution. A ce jour, aucun pays africain ne les a ratifiés », révèle l’ancien membre du gouvernement camerounais. Toutefois ajoute-t-il qu’« en raison de quelques difficultés financières (salaires impayés et non disponibilité d’un budget de fonctionnement), le comité de pilotage du FMA mis en place en septembre 2009, ne fonctionne plus depuis 2011: les experts et personnel qui le composaient sont rentrés dans leur pays respectif (Nigeria, Côte d’ivoire, Mali, Tunisie, Ethiopie)». 22,64 milliards de dollar, c’est le capital initial du FMA principalement alimenté par le Nigéria, l’Afrique du sud, l’Egypte et l’Algérie. Cette institution devrait garantir la stabilité économique, gérer les crises financières du continent et faciliter les échanges commerciaux entre les pays africains. Pour l’économiste camerounais, Jean-Marie Gankou Fowagap, l’importance et l’enjeu de cette institution se passent de commentaires car un FMA opérationnel permettrait un meilleur suivi des économies africaines et apporterait au plan international, une vision africaine de l’économie mondiale. Mais les Africains devront encore attendre avant de voir ce fonds fonctionnel.