Inscrit au nombre des axes prioritaires du Plan Djoliba 2021-2025 de la Banque ouest africaine de développement (BOAD), le secteur éducatif a bénéficié d’un investissement de plus de 100 milliards de FCFA dans les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine. C’est au titre du renforcement des infrastructures éducatives dans les pays membres de l’Union, selon Emmanuel Barry, Directeur Santé Education Immobilier de la Banque Ouest Africaine de Déve-loppement.
Bidossessi WANOU
En mai 2022, la Banque ouest africaine de développement (BOAD) a accordé des financements à la Côte-d’Ivoire en vue de la construction de quatre (4) lycées et un collège d’excellence exclusivement destinés aux jeunes filles. En effet, « Ces infras-tructures seront construites sur l’ensemble du territoire et per-mettront à plus de 4500 jeunes filles chaque année d’avoir ac-cès à des structures éducatives conformes aux normes, à un enseignement de qualité tout en étant proche de leur famille. Et cet élément de proximité est extrêmement important », a expli-qué le Directeur Santé Education Immobilier de la BOAD, Em-manuel Barry. Dans d’autres pays de la sous-région, de nom-breux autres investissements ont été faits pour l’accès et le maintien des enfants dans le système éducatif, conformément à la vision de la Banque mentionnée dans le plan stratégique Djo-liba 2021-2025. « La BOAD est déjà intervenue par le passé dans l’éducation. Toutefois, avec le plan Djoliba, ce secteur est désormais érigé en priorité au même titre que les infrastructures et l’énergie. Et cela a tout son sens lorsque l’on sait que les mo-dèles de développement de nos Etats sont basés sur l’industrialisation rapide, il faut une main d’œuvre qualifiée de disponible pour répondre au besoin des entreprises. Cela con-firme aussi l’importance pour les actionnaires de la banque et son équipe dirigeante, du rôle que joue l’éducation dans la croissance économique des Etats. La BOAD s’inscrit dans la dy-namique engagée déjà par les pays de l’Uemoa et des autres par-tenaires, nationaux, régionaux et internationaux, qui désor-mais, mettent l’éducation au cœur de la stratégie », a justifié le Directeur du département santé, éducation et immobilier Em-manuel Barry. Avec le plan Djoliba, les actions de la BOAD au profit du secteur éducatif seront accélérées et renforcées car, davantage de ressources sont consacrées à ce secteur. « D’ores de déjà, des succès peuvent être notés avec l’octroi en 2021 et 2022, de plus de 100 milliards de fcfa pour renforcer les infras-tructures éducatives », a confié Emmanuel Barry.
Réduire le taux de déperdition et les disparités
Les derniers rapports renseignent que le taux net de l’éducation au primaire qui est de 90%, chute à 50% au secondaire et en baisse constante quand on poursuit vers le supérieur. Selon la BOAD, plusieurs facteurs en sont responsables. Il s’agit de la situation économique des familles qui contraint de nombreux enfants à quitter le système éducatif pour contribuer au revenu et d’autres contraintes sociales qui s’imposent aux enfants. En ce qui concerne les jeunes filles, il faut ajouter les mariages pré-coces, des grossesses juvéniles. C’est sans oublier la distance entre les lieux de résidence et les écoles qui amène de nom-breux apprenants à abandonner. Dès lors, « les actions qui sont menées par la banque contribueront de façon importante au maintien des jeunes filles dans le système éducatif notamment en leur permettant de pensionner leur cycle de formation, ce qui était un facteur handicapant et faisait que de nombreuses jeunes filles étaient obligées de quitter le système scolaire no-tamment en raison de la distance qu’elles doivent parcourir entre le lieu de formation et le lieu d’habitation ». La BOAD en-tend, grâce à ses interventions, préserver de ces difficultés sus-ceptibles de paralyser leur parcours scolaire et ainsi, donner la chance aux jeunes filles de demeurer le plus longtemps possible dans le cursus scolaire. Dans la mise en œuvre, les zones pé-riurbaines sont ciblées pour donner la même chance à tous les apprenants où qu’ils soient réduisant du coup, les disparités dans l’accès à l’éducation. « En mettant nos enfants à l’école et là, peu importe le lieu où ils se trouvent sur le territoire natio-nal, et surtout en les mettant dans les meilleures conditions d’apprentissage à proximité de leur milieu familial, le taux glo-bal de scolarisation s’en trouvera amélioré de même que le taux de rétention dans le système scolaire. Et ces deux indicateurs sont importants pour mesurer la qualité de l’éducation », a ar-gumenté Emmanuel Barry. C’est précisément le cas au Sénégal où est intervenu la BOAD. Depuis 2017, la Banque y investit dans la construction de salles de classe qui répondent aux normes de qualité. « Plus de 3000 salles de classes ont été déjà construites ou le seront principalement dans des zones périur-baines et rurales, et grâce à cette intervention, ce sera plus de 200 mille élèves défavorisés qui auront accès à une éducation de qualité dans des salles de classes équipées et conformes aux normes pédagogiques », a expliqué le Directeur Santé Education Immobilier qui a souligné que ces actions visent toutes les ré-gions des pays membres. Dans les milieux reculés, l’intervention cible les conditions d’étude, un milieu propice pour accueillir les apprenants et un personnel formé pour les éduquer. C’est un appui significatif qui vient résoudre un réel problème car, selon les données, plus du tiers des heures péda-gogiques sont perdues chaque année en raison des intempé-ries : la pluie, le vent, la chaleur, les incendies, les inonda-tions…Aussi, la BOAD face aux exigences du marché, entend investir pour préparer la jeunesse aux métiers d’avenir. C’est pourquoi, dans la mise en œuvre du plan Djoliba, l’un des axes porte sur la mise en œuvre de projets allant de la construction d’écoles, collèges, lycées à des infrastructures de formation pro-fessionnelle pour préparer aux métiers de demain : intelligence artificielle, numérique, ingénierie. Le niveau universitaire n’est pas du reste. Face à l’avènement de la pandémie et à la démo-graphie croissante d’année en année dans les universités, la BOAD a appuyé des Etats à développer le E-learning, des uni-versités virtuelles qui permettront de faire face à l’accroissement des effectifs d’étudiants grâce à la digitalisation des cours.