Le mercredi 22 mars 2022 à Abuja, la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont signé un protocole d’accord de 3,56 millions de dollars. Ces fonds iront à la mise en œuvre du Projet d’appui au développement de l’industrie pharmaceutique en Afrique de l’Ouest.
Bidossessi WANOU
Après l’approbation par le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement le 24 janvier 2022 d’un accord de financement de 3,56 millions de dollars à la CEDEAO pour le développement de l’industrie pharmaceutique, la donatrice et l’institution bénéficiaire ont entériné le protocole le mercredi 22 mars dernier. Il s’agit là d’une offre partielle sachant que le coût de l’infrastructure est évalué à 3,77 millions de dollars, une contribution de 200 000 dollars (espèces) et 400 000 dollars (nature) sont attendues de la Commission de la CEDEAO. Ce projet d’industrie pharmaceutique, renseigne-t-on, concorde avec trois des cinq priorités de la BAD : « Industrialiser l’Afrique », « intégrer l’Afrique » et « améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ». Il facilitera la réglementation liée à l’application d’une franchise de droits de douane sur les matières premières pharmaceutiques, les emballages et produits finis dans le cadre du Tarif extérieur commun de la CEDEAO, un outil de facilitation des échanges intracommunautaires. Il vise également à mettre en place un écosystème régional de réglementation pharmaceutique efficace en proposant des programmes d’assistance technique et de renforcement des capacités des autorités régionales de réglementation des médicaments. Pour le Commissaire de la CEDEAO chargé de l’Industrie et du Secteur privé Mamadou Traoré, « la production locale de produits pharmaceutiques et biologiques est devenue un impératif et une priorité régionale ainsi que la fourniture de services de prestation de soins de santé pour lesquels le soutien de la Banque africaine de développement aidera la CEDEAO à atteindre ses objectifs de développement ». Grâce à ce projet donc, l’industrie pharmaceutique en Afrique de l’Ouest devrait être plus compétitive pour répondre aux nombreux défis de la sous-région. Pour cause, « La crise du Covid-19 a davantage exposé la fragilité de nos systèmes de santé nationaux et a provoqué des perturbations importantes dans le secteur sanitaire et pharmaceutique mondial et des chaînes d’approvisionnement. Cela souligne l’urgence d’accélérer les efforts pour assurer un niveau minimum d’approvisionnement en produits de santé », a reconnu Lamin Barrow, directeur général de la Banque pour le Nigéria. Et c’est conscient de la situation qu’en 2021 déjà, Dr Akinwumi A. Adesina président du Groupe de la BAD a annoncé le projet de mobilisation de trois milliards de dollars pour soutenir l’industrie pharmaceutique africaine sur les dix prochaines années. Ainsi, « Pour développer l’industrie pharmaceutique, la Banque africaine de développement contribuera à développer les capacités de production locales afin d’augmenter la part de marché de la valeur de la production pharmaceutique africaine (locale et régionale) à 45-55 % d’ici 2030 », a renseigné Solomon Quaynor, vice-président de la BAD en charge du secteur privé, de l’Infrastructure et de l’Industrialisation.