Le nouveau rapport sur les pays africains les plus industrialisés émanant de la Banque africaine de développement (BAD) a été publié le jeudi 24 novembre 2022. Le Bénin y a fait un bond de 10 places dans ce classement de 2021 passant de la 287 à la 18è position.
Bidossessi WANOU
Le rapport « Indice 2022 de l’industrialisation en Afrique » sur le niveau d’industrialisation des pays africains en 2021 a signalé une avancée de 10 places du Bénin dans le classement. Classé 28è pays d’Afrique en 2020, le Bénin est passé à 18è en 2021. Il ravit ainsi la vedette à de nombreux pays de la sous-région notamment le Togo (26è), le Cameroun, l’Angola (34è), le Burkina Faso (36è). Ce rapport s’est appuyé sur 19 indicateurs qui incluent les performances manufacturières, le capital, la main-d’œuvre, l’environnement des affaires, les infrastructures et la stabilité macroéconomique. L’indice établit également un classement du niveau d’industrialisation des pays africains selon trois axes : les performances, les déterminants directs et indirects. Les déterminants directs comprennent les dotations en capital et en main-d’œuvre et la manière dont elles sont déployées pour stimuler le développement industriel. Les déterminants indirects comprennent les conditions environnementales favorables telles que la stabilité macroéconomique, des institutions et des infrastructures solides. La BAD a souligné qu’au cours de la période couverte, la Djibouti, le Bénin, le Mozambique, le Sénégal, l’Éthiopie, la Guinée, le Rwanda, la Tanzanie, le Ghana et l’Ouganda ont tous progressé de cinq places ou plus dans le classement. Les pays les plus performants ne sont pas nécessairement ceux dont l’économie est la plus importante, mais ceux qui génèrent la plus forte valeur ajoutée manufacturière par habitant, avec une proportion importante de produits manufacturés destinés à l’exportation. Enfin, l’Afrique du Nord reste la région africaine la plus avancée en matière de développement industriel, suivie par l’Afrique australe, l’Afrique centrale, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est. La progression spectaculaire du Bénin, on peut s’en convaincre est le fruit de la révolution industrielle entamée depuis février 2021, la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), le plus grand pôle industriel jamais enregistré en Afrique de l’Ouest. Avec plusieurs unités et sociétés contractantes dont certaines déjà opérationnelles, la GDIZ permettra au Bénin créer de forte valeur ajoutée en boostant considérablement son PIB.
De belles perspectives pour le Bénin
La performance sera renforcée les années prochaines sachant que le Bénin a déjà interdit à l’horizon 2024, l’interdiction de l’exportation de certains produits qui seront entièrement transformés à la GDIZ. Selon le rapport, à l’instar du Bénin, 37 pays africains ont progressé sur la voie de l’industrialisation au cours de la dernière décennie. Ce ne sont cependant pas nécessairement ceux dont l’économie est la plus importante, mais plutôt ceux qui réalisent la plus forte valeur ajoutée manufacturière par habitant. A la divulgation du rapport, Abdu Mukhtar, directeur du Développement de l’industrie et du commerce à la Banque africaine de développement, a souligné que si l’Afrique a fait des progrès encourageants en matière d’industrialisation au cours de la période 2010-2022, la pandémie de Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont freiné ses efforts et mis en évidence des lacunes dans les systèmes de production. Toutefois, « Le continent a une occasion unique de remédier à cette dépendance en renforçant davantage son intégration et en conquérant ses propres marchés émergents », a-t-il souligné. Ceci, grâce aux opportunités de la Zlecaf. Au fait, « La Zone de libre-échange continentale africaine constitue une opportunité inédite de créer un marché unique de 1,3 milliard de personnes et de générer des dépenses cumulées des consommateurs et des entreprises pouvant atteindre 4 000 milliards de dollars, ce qui offre la possibilité de renforcer leurs liens commerciaux et de production et de tirer enfin parti de la compétitivité industrielle de l’intégration régionale, comme l’ont fait d’autres régions », a-t-il renseigné. Il faut noter que l’Indice de l’industrialisation en Afrique était l’un des deux nouveaux outils présentés lors de l’événement. L’Observatoire africain de l’industrie, dévoilé par l’ONUDI et l’Union africaine est le second. Il servira de plateforme centrale de connaissances en ligne pour collecter, analyser et consolider les données quantitatives nécessaires aux analyses qualitatives des tendances, prévisions et comparaisons industrielles nationales, régionales et pan-continentales. Selon Chiza Charles Chiumya, directeur par intérim de l’Industrie, des minéraux, de l’entrepreneuriat et du tourisme de la Commission de l’Union africaine, « ces outils vont considérablement améliorer nos processus d’élaboration de politiques industrielles et contribuer à mettre l’accent sur les besoins de l’industrialisation ».
Industrialisation en 2021 en Afrique/ BAD : Un bond de 10 places pour le Bénin classé 18è
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