La situation reste tendue et chaotique au Venezuela, ce géant économique latino-américain actuellement en panne, où le président de l’Assemblée nationale, Juan Guaido, s’est autoproclamé chef de l’Etat en défiant le président élu Nicolas Maduro et la constitution. L’ambassade du Venezuela au Bénin avec juridiction sur la Cote-d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Niger, a précipitamment réagi pour faire le point en tenant une conférence de presse. C’était ce vendredi 25 janvier 2018 dans l’enceinte de ses bureaux situés au quartier des Cocotiers à Cotonou.
Issa SIKITI DA SILVA
Son acte d’auto-proclamation a été vite acclamé par le président américain Donald Trump qui l’a aussitôt reconnu comme le véritable leader du Venezuela. Le président Maduro a répondu en ordonnant la fermeture de toutes les représentations diplomatiques des Etats-Unis au Venezuela et à l’expulsion du personnel diplomatique américain. L’ambassade du Venezuela au Bénin avec juridiction sur la Cote d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Niger, a précipitamment réagi pour faire le point sur cette impasse politique et une crise constitutionnelle qui semblent diviser la communauté internationale et qui risquent d’embraser le pays et toute la région. « Cette auto-proclamation de Guaido est une violation pure et simple de notre constitution et nous la condamnons fermement. Le président Maduro a été élu par plus de six millions de voix et il reste le président légal du Venezuela », Daniel Gomis, le diplomate vénézuélien basé à Cotonou, a déclaré à la presse le vendredi 25 janvier 2018 dans l’enceinte de l’ambassade de son pays au quartier des Cocotiers. Bernys Ramirez, la deuxième secrétaire de l’ambassade, a ajouté : « Nous n’accepterons jamais l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures de notre pays car nous respectons chaque pays et ne nous ingérons jamais dans leurs affaires ». « C’est un conflit purement idéologique basé sur la gestion de nos ressources naturelles. Les journalistes ont été ensuite conviés à suivre en direct la conférence de presse que tenait Maduro dans la capitale Caracas avec la presse nationale et internationale. « C’est un coup d’état médiatique au Venezuela, et ce coup d’état est finance, dirige et soutenu par les Etats-Unis et le peuple ne le permettra jamais », s’écriât Maduro tout en brandissant le livre bleu de la constitution laquelle, selon lui, a été violée par Juan Guaido. « La constitution est notre seule protection pour défaire ce coup d’état ». Les diplomates, qui interprétaient lediscours de Maduro en français, ont déclaré aux journalistes que les medias internationaux disaient toujours des contre-vérités sur le Venezuela. « Leur reportage ne se base que sur la manifestation des partisans de Guaido pour montrer la grande foule qui le soutient et non sur celle qu’organisent les partisans du président pour le soutenir », a dit Gomis. « Je tends ma main à Guaido et à toute l’opposition pour qu’on puisse discuter et résoudre cette impasse », a dit Maduro. Mais Guaido a catégoriquement rejeté son offre de dialogue et insiste que Maduro doit démissionner. « Le président Maduro ne démissionnera pas car le peuple est avec lui, tout comme l’armée », a souligné Gomis, le diplomate basé à Cotonou. La semaine passée, l’armée a également publié un communique de presse, déclarant : « La force armée nationale bolivarienne, fidèle aux traditions héritées du libérateur Simon Bolivar, n’acceptera jamais un président imposé à l’ombre des intérêts obscurs ni auto-proclamé hors de la loi ». Mais des fissures ont déjà commencé à s’afficher dans l’armée après la démission ce weekend d’un haut responsable de l’armée, le colonel Jose Luis Silva, qui a annoncé qu’il ne reconnaissait plus Maduro comme président du Venezuela. Silva est l’attaché militaire du Venezuela à Washington. Les pays occidentaux, notamment l’ancienne colonie l’Espagne, la France et l’Allemagne ont donné un ultimatum de huit jours à Maduro d’organiser des nouvelles élections libres, faute de quoi ces pays seront obligés de reconnaitre Guaido comme le seul leader légitime du Venezuela. La proposition a été immédiatement rejetée par le président Maduro.