Déjà impacté par les effets économiques du coronavirus, notamment au plan économique, le Nigéria n’a pas longtemps attendu pour agir sur sa monnaie. La Banque centrale du pays a procédé à un ajustement de la valeur du naira face aux devises internationales.
Sylvestre TCHOMAKOU
Par rapport au dollar américain, devise la plus utilisée dans le cadre de ses échanges extérieurs, le Nigéria a décidé de dévaluer sa monnaie, le naira. Ce, dans une proportion de 17,9% pour le taux de la Banque centrale du Nigéria, et de 5,5% pour le taux recommandé sur le marché. Selon l’agence Ecofin, la monnaie qui s’échangeait depuis le 22 août 2016 au taux de 305 nairas contre 1 dollar est passée le 20 mars 2020, à 360 nairas pour 1 dollar. L’institution d’émission monétaire du Nigéria a aussi autorisé, d’après la source, que le dollar américain puisse se vendre officiellement sur le marché libre des devises à 380 nairas contre 360 précédemment. Ces deux décisions consacrent le fait que la monnaie nigériane a été dévaluée dans une proportion de 17,9% pour le taux de la Banque centrale et de 5,5% pour le taux recommandé sur le marché. Intervenant dans un contexte où l’humanité toute entière est apeurée et ploie sous les effets du coronavirus, cette décision du géant de l’Est semble avoir été précipitée par le prix des matières premières, dont celui du pétrole, principal produit d’exportation du pays. Depuis l’avènement de l’épidémie du coronavirus qui a fait chuter drastiquement l’activité économique dans les différents Etats, le Nigéria a vu la file de ses investisseurs étrangers se réduire quant aux engagements en capitaux étrangers. Une situation de conjoncture qui vient s’ajouter à des défis macroéconomiques élevés, depuis l’année 2019. Sur une base annuelle, les flux de capitaux entrants du pays sous la forme de devises ont fortement augmenté en 2019, atteignant le montant de 24 milliards $. Un niveau record depuis l’année 2014. Mais dans le détail, on peut observer que les importations de capitaux n’ont pas été uniformes. Elles ont continuellement baissé passant de 8,5 milliards $ au premier trimestre de 2019 à seulement 3,8 milliards $ au quatrième trimestre de la même année ; soit une baisse de 55,2% sur la période. Par ailleurs, avant l’épisode en cours du Covid-19, les réserves de change du pays s’étaient rétrécies, passant de 42 milliards de nairas en septembre 2019, à moins de 39 milliards de nairas au début du mois de janvier 2020. A cela, s’ajoute la baisse constatée sur les investissements de portefeuille qui sont une source non négligeable de solidité pour les réserves de change du Nigeria.