(De nombreuses activités économiques en baisse)
La vague des effets du coronavirus ne pèse pas seulement sur les activités économiques dans les 15 villes comprises dans le cordon sanitaire établit par le gouvernement béninois. Dans le département du Zou comme celui du Couffo, le quotidien des peuples s’en trouve bouleversé.
Sylvestre TCHOMAKOU
Au Bénin, il n’y a pas que dans les départements de l’Atlantique, du Littoral et de l’Ouémé où, l’épidémie du coronavirus impose un mode d’activités économiques éprouvant dans divers secteurs. Dans les départements environnants, les petites économies s’en trouvent aussi affectées. Tout comme à Cotonou et autres villes concernées par le cordon sanitaire, les tarifs du transport inter-urbain, ainsi que des taxi-moto, se trouvent en hausse. Si avant l’avènement du covid-19, le déplacement de Bohicon, situé dans le département du zou, à Toviklin dans le département du Couffo s’évaluait à 2.000 F CFA et parfois 1.500 F CFA, selon l’humeur du conducteur, le tarif est passé à 3.500 Fcfa. De Bohicon à Dassa, le coût du transport varie également entre 3.000 et 3.500 F CFA. Cette hausse brutale qui marque une totale régression dans le trafic routier sur le corridor desdites zones, n’est rien d’autre que les effets du covid-19. Selon les sources d’informations présentes dans les localités, le tarif du transport qui s’est augmenté ces derniers moments, s’explique fondamentalement par la baisse du nombre de taxi-ville venant souvent des communes touchées par le cordon. Du côté des conducteurs de taxi-moto, l’attroupement souvent constaté sur les grands axes ayant diminué, certains dans leur job, n’hésitent pas à flanquer aux passagers des coûts élevés, quoique la distance ne soit pas très loin. « Tout cela, remarque Alice Aloakinnou, restauratrice à Abomey, a fait qu’aujourd’hui, les petites activités, surtout celles animées par les femmes, ne marchent plus très bien ». A l’en croire, le quotidien des uns et des autres s’en trouve plus touché avec le semblant de confinement ayant conduit à la fermeture temporaire des écoles et universités.
Des bars et buvettes entre fermeture et nouvelles règles
De Bohicon à Toviklin en passant par Abomey, des bars et buvettes hermétiquement fermés, on en note à quelques endroits. Toutefois, d’autres se gardent de procéder à une cessation d’activités. Pour ce faire, comme ailleurs, il est installé comme le recommande le code d’hygiène du coronavirus, des lave-mains à l’entrée de ces lieux. De surcroît, à l’interne de certains bars-restaurants, il est loisible de lire sur des tables autour desquelles il est disposé deux chaises, la mention » 1 mètre ». Message invitant la clientèle à respecter le mètre de distance conformément aux mesures enjointes par les autorités.
Des opportunités d’affaires
Bien que de nombreux secteurs d’activités se trouvent presque fauchés par le coronavirus, ici comme à Cotonou et environs, de nouvelles activités ont vu le jour. Il s’agit de la fabrication des dispositifs de lavage de mains. Selon le responsable d’un des centres de fabrication de lave-mains, Emmanuel Yakpè, cette activité démarrée quelques jours après l’annonce du coronavirus au Bénin, est bénéfique en cette période. Ces kits composés généralement de barre de fer servant de support, de sceau ou de bidons de grande capacité et de robinet, sont confectionnés à partir de 12.000 FCFA selon le modèle. La demande n’étant pas aussi forte comparativement aux grandes villes telles que Cotonou, Porto-Novo, Calavi, de bons chiffres d’affaires sont au rendez-vous. En attendant donc la fin de l’épidémie et la reprise normale de leur vie quotidienne, les populations hors du cordon sanitaire se trouvent aussi réduites sur plusieurs plans.