La fin de la subvention sur le carburant annoncée par le tout nouveau chef de l’Etat fédéral du Nigéria, Bola Tinubu, ne fait pas l’unanimité. Depuis cette annonce intervenue le lundi 29 mai, une série de mouvements d’humeur et de contestations s’observent dans le pays.
B.W.
Des syndicats de travail menacent d’aller en grève, le trafic dans les villes se trouve de plus en plus réduit en raison de la hausse du prix du carburant induite par cette mesure du nouvel homme fort du Nigéria de mettre fin à la subvention sur le carburant.Dans un communiqué public, « nous sommes scandalisés par la décision du président Bola Tinubu de supprimer les subventions sur les carburants sans avoir procédé aux consultations nécessaires ou sans avoir mis en place des mesures palliatives », s’est indigné le ‘’Nigeria Labour Congress’’ (NLC) qui regroupe plusieurs syndicats. L’organisation de travailleurs s’est dit offusquée de la décision et a exigé le mercredi 31 mai 2023 qu’elle soit rapportée. La suppression de la subvention, faudrait-il le notifier, est avec effet immédiat et a induit une hausse « exponentielle » du prix du carburant qui est passé de 195 ou 200 à 600 Nairas le litre. Au micro de France 24 Télévision, un citoyen explique : « Il essaie de supprimer les subventions du carburant. Cela fait des ravages. Vous pouvez voir par vous-mêmes que tout est bloqué partout. Les voitures ne bougent pas, les gens ne vont pas travailler. Ces files d’attente, tout chavire, personne ne bouge ». Le citoyen nigérian poursuit : « C’est tellement frustrant ». A Abuja, les populations ont confié que jusqu’au matin du mercredi, le carburant était à 195 Naira le litre mais en soirée, c’est passé à 550 voire 600 Nairas. Et pourtant, le chef de l’Etat élu qui a fait l’annonce n’a donné aucun délai pour l’entrée en vigueur. C’est néanmoins un combat et un vœu de vieille date que caressent les gouvernements successifs depuis 10 ans mais se trouvent contraints à faire marche arrière face à la fronde populaire. « Au cours des dix dernières années, les autorités ont tenté de supprimer ces subventions à plusieurs reprises. En vain. Chaque fois, elles ont dû faire machine arrière face à la colère de la population, gonflée à bloc par les syndicats ». C’est le cas en 2012 où l’armée a été appelée à ramener l’ordre et le calme. Selon des économistes, le gouvernement cédait beaucoup plus facilement avant en raison des difficultés d’approvisionnement qui pourraient subvenir à l’interne. Mais avec la mise en service de la raffinerie de Aliko Dangote, le problème de disponibilité de trouve résolu. C’est des raisons économiques qui motivent cette décision. Si les subventions étaient motivées par la nécessité d’importer, alors que tend à disparaitre l’option d’importation, cela ne manquerait d’emporter la subvention.