Depuis le début de cette semaine, le prix de l’essence de contrebande enregistre une tendance haussière. De 500 ou 550 FCFA, le carburant dit ‘’Kpayo’’ est cédé à 600 FCFA à Cotonou. A l’intérieur du pays, le prix varie entre 800 F et 1200 FCFA, ce qui impacte plusieurs autres secteurs connexes.
1200FCFA à Abomey, une commune du Sud du Bénin ; 800 FCFA dans la commune de Kétou non loin des zones frontalières notamment Illara ; 800 FCFA voire 900 FCFA à Zagnanado et 600 voire 650 à Cotonou, Abomey-Calavi et environs. C’est de nouveau l’enchère devant les étalages de l’essence de contrebande communément appelée ‘’Kpayo’’. Une inflation qui vient en rajouter aux difficultés des populations et consommateurs de ces différentes localités. « C’est pénible. J’ai eu difficilement deux litres ce matin mais au prix de 1000 FCFA vers les périphéries de Bohicon », a expliqué Joachim Missimahou, conducteur de taxi-moto, Zémidjan à Bohicon. Dans l’incapacité de faire comme Joachim, Rachidi dit avoir garé en attendant son engin car, n’ayant plus suffisamment de moyens. C’est de nouveau l’affluence dans les quelques stations-service dans ces localités où, le carburant est cédé à 650 FCFA mais pas disponible en quantité suffisante pour répondre à la demande de plus en plus croissante comme il est de coutume en cette période.
Alors que les clients se plaignent de cette nouvelle envolée du prix, les vendeurs avancent les contextes d’approvisionnement, ce qui ne dépend pas d’eux. « J’ai vendu à 600 jusqu’à hier mais celui qui nous livre la marchandise a augmenté le prix du bidon quand on est allé chercher ce matin. Rien ne dépend de nous. C’est le marché », s’est défendu Dodji Sévi, vendeur d’essence à Zakpo, dans la commune de Bohicon. Sabine Gléssougbé, elle aussi vendeuse en sait cependant davantage sur les mobiles de cet enchérissement. « Il nous ont dit que le Nigéria est en train de faire les élections et a fermé ses frontières. Donc on n’a plus de l’essence comme ça au Nigéria où nos fournisseurs vont payer », a-t-elle fait savoir. Selon les médias, cette thèse semble plus plausible. En effet, face au projet de renouvellement de billets de banque, les populations sont invitées à aller opérer des changes pour retirer de nouvelles coupures. Un exercice difficile avec de longues files d’attente et de forte pression sur les banques qui se sont rabattues sur les distributeurs automatiques. Aussi, l’absence de distributeurs automatiques dans les régions les plus reculées du pays a accru les difficultés des populations desdites zones à se procurer des nouveaux billets. Malheureusement, le réseau s’est trouvé vite saturé, ce qui n’a pas permis de contenir longtemps le débordement. La demande étant devenu faible, en raison de moyen, la production a été réduite avec une hausse du coût. Selon les données, 40 % de la population nigériane n’a tout simplement pas accès au système bancaire. Aussi, pour le bon déroulement de la campagne présidentielle, la compagnie pétrolière nationale entend garantir du carburant pour le bon déroulement de la campagne, ce qui a engendré également un resserrement de la quantité habituelle mise sur le marché.
De bonnes affaires dans les stations-services
C’est une saison de bonnes affaires qui se profile pour les stations- service. Alors qu’au Nigéria, on annonce un second tour pour les élections, les pays comme le Bénin qui profitent du carburant bon marché venant du Nigéria devront encore prendre leur mal en patience. Aussi, en attendant la facilitation du processus de change pour plus de liquidités sur le marché, le coût du carburant pourrait demeurer haussier voire critique. La conséquence en attendant s’avère que cette cherté affecte déjà le coût de la vie en commençant par le transport en commun, les taxi-moto et autres secteurs qui vivent de la mobilité ou des hydrocarbures. Le trajet pour lequel la sollicitation d’un coursier Zémidjan coûtait 300FCFA est porté à 500 FCFA, le coût du carburant étant pratiquement passé du simple au double. Chez les meuniers, le coût du gasoil est avancé pour accroître le tarif pour moudre le kilogramme. C’est dire que la situation impactera plusieurs autres secteurs si la cherté n’est pas maîtrisée plus tôt car, c’est la plus grosse source d’approvisionnement comparativement aux stations-service qui n’ont qu’une faible clientèle et se retrouvent fréquemment en rupture de stock en période de forte sollicitation.
Bidossessi WANOU