Les chefs d’état-major des marines du Golfe de Guinée annoncent un symposium en vue de mutualiser les efforts contre la piraterie maritime. Prévu pour le jeudi 17 mars prochain, cet événement consacrera la protection des côtes, des ressources halieutiques, et la lutte contre l’immigration clandestine.
Félicienne HOUESSOU
Les marines du golfe de Guinée font face à des menaces communes notamment la prédation au niveau des ressources halieutiques, la piraterie et le phénomène d’immigration clandestine. Au terme de l’exercice maritime « Obangamé express 2022 », un symposium des chefs d’état-major des marines du golfe de Guinée sera organisé pour débattre de l’insécurité dans la zone. Ce symposium sera une occasion pour les chefs d’état-major des marines du golfe de Guinée de mutualiser leurs efforts contre la piraterie maritime qui menace cet espace riche en hydrocarbures et en ressources naturelles. « Obangamé express » qui signifie la coopération, dans une langue du Cameroun, est un exercice régional en Mer qui se tient dans le golfe de Guinée à partir de l’Angola jusqu’au Sénégal pour lutter contre la piraterie maritime, la pêche illicite, le trafic d’armes, le narco trafic et tout autre phénomène qui gangrène le domaine maritime.
Pour rappel, un total de 132 actes de piraterie et attaques armées ont été enregistrés sur les mers du globe en 2021 d’après le rapport annuel du Bureau maritime international (BMI) publié mi-janvier, le chiffre le plus faible enregistré depuis 1994. Mais, même si ces actes ont relativement diminué, la zone du golfe de Guinée a concentré en grande partie ces attaques, détrônant depuis quelques années la zone du golfe d’Aden au large de la Somalie, qui a été longtemps considérée comme le secteur maritime le plus dangereux du monde. Le BMI, dans son rapport, indique que les attaques dans la zone ont été chiffrées à 34 incidents en 2021 contre 81 l’année 2020. Cette vaste zone maritime dite du « golfe de Guinée » s’étend sur des milliers de kilomètres au large de la côte ouest du continent, du sud du Sénégal jusqu’à la côte de l’Angola. Elle demeure malgré tout la zone la plus dangereuse pour la navigation et la plus crainte par les équipages. C’est sur le golfe de Guinée et parfois très loin au large, que se sont produits tous les kidnappings réalisés en mer en 2021, occasionnant un total de 57 membres d’équipage retenus.