A l’initiative de l’Union africaine, s’est ouverte à Lomé au Togo, le mardi 12 mai 2025, la première conférence de l’Union Africaine sur la dette. C’est en présence du Président du Conseil de la République Togolaise, Faure Essozimna Gnassingbé ; du Président de la République du Ghana, John Dramani Mahama et de représentants d’institutions diverses (UA, UEMOA, CEDEAO).
Bidossessi WANOU
« L’Agenda africain de gestion de la dette publique en matière de restauration et de préservation de la viabilité de la dette », c’est sur ce thème qu’est centrée cette conférence, la toute première de l’Union africaine consacrée à la dette. Ladite conférence ambitionne de «créer une plateforme de discussions de haut niveau entre les responsables politiques des États membres de l’UA, les partenaires de développement et les principales parties prenantes en vue de renforcer l’efficience, la transparence et la responsabilité de la gestion de la dette publique à l’échelle du continent ». En promouvant les meilleures pratiques, en faisant face aux défis et en explorant des approches innovantes, « la Conférence vise à proposer des stratégies qui, à leur tour, permettront de renforcer la gestion de la dette publique, d’améliorer la mobilisation des ressources, de garantir une allocation efficace et efficiente des moyens disponibles et, in fine, de renforcer la responsabilité et la transparence au service d’une croissance inclusive et d’un développement durable », a souligné l’Union africaine.

Pour cause, sur la décennie 2010-2020, la dette extérieure de l’Afrique a quintuplé, atteignant près de 65 % du PIB en 2023. Et si le ratio moyen dette/PIB de l’Afrique devrait baisser à 60 % en 2025, le continent fait face à une crise de la dette grandissante. Le Cadre de viabilité de la dette (« CVD ») récemment publié par le FMI et la Banque mondiale, renseigne que le nombre de pays africains en situation de détresse liée à la dette, ou à haut risque de surendettement, est passé de 9 en 2012 à 25 en 2024.

C’est là un défi majeur quand on sait que la gestion du coût de la dette pompe de plus en plus les ressources publiques utiles au développement. Dans ses propos liminaires, « Cette conférence est une conférence sur la dette, bien sûr, mais c’est surtout une conférence sur notre avenir », a affirmé Faure Essozimna Gnassingbé, Chef de l’exécutif Togolais qui a jugé d’« obsolètes et contre-productifs » les cadres d’analyse en vigueur à date.

Pour sa part, John Dramani Mahama, président de la République du Ghana soutient que « La dette doit servir le peuple. Ceci veut dire renforcer la supervision parlementaire sur l’utilisation de la dette et promouvoir des systèmes ouverts ». Au terme des travaux, il est attendu une déclaration de Lomé de l’Union africaine sur la dette en Afrique ; un renforcement des connaissances et de la coordination sur les problématiques liées à la gestion de la dette ; une position commune sur les réformes nécessaires pour renforcer l’efficacité de l’architecture financière mondiale en matière de mécanismes de traitement de la dette ; des recommandations sur les pratiques saines de gestion de la dette et les réformes politiques nécessaires pour restaurer et préserver la viabilité de la dette publique en Afrique ; des recommandations sur des instruments et pratiques innovants de financement de la dette en vue de mobiliser de nouveaux financements tout en préservant la viabilité de la dette. Président de la République de Zambie, Hakainde Hichilema aussi prend part à la conférence. Abdoulaye Diop, Président de la Commission de l’UEMOA aussi y est présent avec des représentants de la commission.