Le rôle de PDG est l’un des postes les plus difficiles et les plus exigeants de toute organisation, en particulier dans le climat économique actuel, et c’est aussi l’un des plus importants, martèle d’emblée une étude du McKinsey Center for CEO Excellence (MCCE), publiée la semaine dernière. L’étude ajoute que jusqu’à 45% de la performance d’une entreprise peut être attribuée à l’influence du PDG. Mais quelle est la performance réelle des PDG ? À quels problèmes sont-ils confrontés et que peut-on faire pour les aider à atteindre leur plus haut niveau ? », s’est interrogé le MCCE.
Issa DA SILVA SIKITI
L’étude a offert un aperçu des problèmes clés auxquels sont confrontés plus de 100 PDG, principalement originaires d’Asie, et des domaines dans lesquels ils se sentent le plus en confiance et les plus vulnérables.
« Les PDG estiment généralement qu’ils conçoivent et déterminent bien la vision et la stratégie, mais qu’ils ont du mal à allouer les ressources. Les entreprises qui n’alignent pas de manière dynamique leurs ressources, y compris l’argent, les talents et la direction, avec l’évolution des stratégies d’entreprise encourent un manque à gagner », souligne l’Outil d’évaluation de l’excellence du PDG du MCCE (CEAT).
Le second aperçu consiste à s’engager avec le conseil d’administration. « Les bons PDG ne tolèrent pas une relation indifférente avec leur conseil d’administration. Au lieu de la mentalité traditionnelle selon laquelle leur rôle est d’aider le conseil d’administration à remplir ses obligations fiduciaires, les bons PDG estiment que leur rôle est d’aider les administrateurs à aider l’entreprise », dixit le CEAT.
En outre, les bons PDG évaluent constamment la manière dont leur équipe travaille ensemble. Ils affichent une compréhension approfondie de la psychologie de l’équipe et parlent de l’importance d’amener leur équipe à comprendre et à prendre des décisions basées sur ce qui est le mieux pour l’ensemble de l’organisation, plutôt que pour leur propre partie. Développer une compréhension approfondie des motivations, des espoirs et des craintes de leurs parties prenantes peut aider les PDG à créer des liens solides et à trouver la meilleure réponse, ajoute le CEAT.
Enfin, gérer l’efficacité personnelle : « Les PDG qui cherchent à améliorer leurs performances devraient être impitoyables avec leur calendrier, notamment en prévoyant du temps pour réfléchir et gérer les imprévus, afin de s’assurer qu’ils dépensent leur temps limité et leur énergie sur les bonnes choses. Les bons PDG hiérarchisent leur temps personnel en conséquence et savent très bien quand les autres membres de leur équipe peuvent ou ne peuvent pas entreprendre des tâches individuelles ».
Leçon fondamentale
« Bien que chaque pays ou continent ait ses réalités économiques et politiques, la principale leçon à tirer de cette étude est que dans les affaires, la couleur de la peau ne compte pas. Noir, blanc ou rouge, tous les chefs d’entreprise du monde entier sont confrontés aux mêmes défis, et le principal souci est de faire en sorte que l’entreprise, dont des centaines ou des milliers des travailleurs dépendent pour leur survie, continue à fonctionner normalement. Et cela n’est toujours pas facile », a commenté un chef d’entreprise africain qui a lu les résultats du CEAT sur le site de McKinsey.