En charge de veiller au bon usage de l’informatique au Bénin, l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (APDP) s’investit, avec les différents acteurs de l’écosystème du numérique pour la protection de la vie privée des citoyens. Jeudi 27 juin 2024 à Novotel Hôtel de Cotonou, un atelier s’est consacré aux enjeux, pratiques et collaborations institutionnelles en la matière.
Sylvestre TCHOMAKOU
Avec la digitalisation progressive de l’administration publique induisant la collecte, le traitement et stockage des données personnelles de la part des institutions publiques, sans oublier la montée des innovations technologiques, assurer un équilibre entre le respect des règles légales et le développement des technologies devient un impératif. A cette évidence, l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (APDP) s’emploie à attirer l’attention des acteurs de l’écosystème du numérique sur leur rôle. C’est dans ce dessein que s’est tenu, jeudi 27 juin 2024, l’atelier sur le thème « Conformité et gestion des données personnelles : enjeux, pratiques et collaborations institutionnelles ». Avec la participation de plusieurs institutions concernées et d’autres acteurs intervenant dans la collecte, le traitement et le stockage des données personnelles, ce rendez-vous, selon le Président de l’APDP, Luciano Hounkponou, a pour objectif « d’échanger sur la collaboration entre les différentes institutions qui interviennent dans ce domaine et surtout situer chaque institution par rapport à ses responsabilités en matière de protection des données personnelles ». Ce, afin « d’éviter que le développement des nouvelles technologies ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques ». Saisissant l’occasion, Luciano Hounkponou n’a pas manqué de rappeler les efforts de l’institution dans la formation des acteurs du secteur public, de la santé, du secteur financier, des collectivités territoriales à la protection des données personnelles. Principal soutien de cette rencontre, le ministre d’État chargé du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale s’est réjoui de l’entrain de l’APDP dans la protection des données des citoyens à l’heure de la transformation numérique. « L’internet et les réseaux sociaux sont devenus les socles du développement socioéconomique dans nos pays, en même temps, ils n’ont jamais été aussi dangereux qu’aujourd’hui », va, d’entrée, assurer Abdoulaye Bio Tchané. Soulignant que le code du numérique a consacré la protection des données personnelles, il va indiquer que « cet atelier vient à point nommé pour permettre à toutes les parties prenantes de s’outiller davantage sur le régime de protection des données personnelles en vigueur dans notre pays, les obligations des responsables des traitements et les mécanismes à observer pour assurer l’exercice des droits des personnes concernées ».
Promouvoir la culture de la protection des données
L’APDP a, d’ailleurs, proposé dans l’un des panels, un mécanisme qui permet de mieux prendre en charge les préoccupations relatives à la protection des données personnelles et renforcer par la même occasion, la protection de ces systèmes. « Les enjeux juridiques liés aux données personnelles » ; « la sécurité et protection des données personnelles à l’ère de l’intelligence artificielle » ; « les modalités et délai de conservation des données » ; « le cadre de collaboration pour protéger les données et les citoyens », sont les sujets au programme de cet atelier. Au nombre des panels, on note entre autres : « Notions, enjeux juridiques fondamentaux en matière de protection de données personnelles et les risques juridiques encourus par le représentant légal d’un organisme » ; « Sécurité et protection des données personnelles à l’épreuve de l’Intelligence Artificielle. », respectivement conduit par le Professeur Martial Zannou, Expert de l’AIEA en Droit nucléaire et André LOKO, Directeur Général de l’ASIN. A cela s’ajoutent deux autres panels : « Gestion des données personnelles : conservation, archivage et destruction » et « Mécanisme de collaboration institutionnelle visant à renforcer la protection des données personnelles et une meilleure prise en charge des plaintes relatives à la violation de données à caractère personnel ».