Les acteurs des secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche se sont retrouvés le jeudi 26 septembre 2019 à Cotonou pour passer en revue le secteur agricole béninois au titre de la gestion 2018.
Joël YANCLO
« Vous aurez à faire le point des résultats obtenus dans le secteur agricole au cours de l’année 2018 et réfléchir sur les améliorations nécessaires à apporter pour un accroissement des performances du secteur au cours des années à venir », dixit, Gaston Dossouhoui, ministre béninois de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, jeudi 26 septembres 2019 à l’occasion de l’ouverture officielle des travaux de la revue du secteur agricole au titre de l’année 2018 à Cotonou. Ainsi, le ministre Dossouhui a invité les acteurs des filières agricoles à apprécier entre autres, le niveau de mise en œuvre des recommandations de la revue sectorielle organisée au titre de l’année 2017, les performances physiques et financières du secteur, la contribution des acteurs aux performances du secteur et le niveau de mise en œuvre des réformes dans le secteur. Les questions d’ordre stratégique notamment, l’emploi des jeunes dans l’agriculture, la gouvernance et la coordination des interventions dans le secteur à l’ère des réformes ainsi que la promotion de l’investissement privé dans le secteur agricole, sont également au menu des deux jours de travaux. Intervenant avant le ministre en charge de l’agriculture, le représentant de la Chambre nationale d’agriculture (CNA) a fait savoir aux participants à cette revue sectorielle, que la CNA s’activera à la dynamisation de son système de veille informationnelle pour le captage des opportunités d’affaires et à la capitalisation des acquis des projets, en vue de leur pérennisation au profit des producteurs agricoles. « La CNA se déploiera également pour le renforcement de capacités des acteurs et leur accompagnement sur divers maillons de développement des chaînes de valeurs », a déclaré Dieudonné Aladjodjo en sa qualité de vice président du CNA. Quant à Athanase Akpoé de la Plateforme nationale des organisations paysannes et de producteurs agricoles du Bénin (PNOPPA-Bénin), il dira ensuite que les revues du secteur agricole sont des moments de réflexions pour faire face aux défis insoupçonnés imposés par l’environnement « Notre confrère, le Nigéria, vient contre tout attente, et sans aucun avertissement , de fermer brusquement ses frontières à nos produits agricoles. Nous puiserons dans la présente revue les énergies nécessaires pour sortir grandis de ces défis que nous impose notre voisin », dixit Athanase Akpoé.
Et, face à la situation actuelle avec le Nigéria, le ministre Gaston Dossouhoui a adressé au nom des acteurs de l’agriculture, une pensée de compassion à tous les producteurs des filières agricoles touchés par les effets de la fermeture unilatérale des frontières par le Nigéria. « J’en appelle à une plus grande solidarité à la cause agricole, avec pour maître mot ‘’le consommons local’’ », a indiqué le ministre Dossouhoui. Au nom des Partenaires techniques financiers (PTF) du secteur, Ruben Alba Agueira, à salué les efforts du gouvernement de reconnaître et de positionner le secteur agricole comme la pièce maîtresse de la mécanique du développement de l’économie nationale. « Les réformes entreprises depuis 2017 sont assez éloquentes et montrent la place essentielle que l’Agriculture occupe dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la relance de l’économie, gage de stabilité sociale » a déclaré Ruben Alba Agueira, Chef de file des PTF.
Performances du secteur agricole au titre de l’année 2018
Le constat est que les réformes commencent par porter des fruits. En effet, elles ont permis d’améliorer sensiblement les performances du secteur agricole au titre de l’année 2018 notamment, une tendance ascendante de la production en général par rapport à la campagne précédente ; une réduction sensible du taux de prévalence de la malnutrition chronique des enfants de moins de 5 ans qui s’établit à 32% ; une meilleure contribution à la croissance économique de 1,2% par rapport aux prévisions de % attendues ; une augmentation de la production des cultures de rente avec des records historiques pour le coton, l’anacarde et l’ananas. On note aussi un accroissement de la contribution des PTF au financement du secteur agricole de 49% par rapport à 2017. Il est nécessaire aujourd’hui, de passer à une vitesse supérieure pour que les réformes en cours de maturation prennent vie de façon concrète sur le terrain. Il s’agit notamment de l’opérationnalisation effective du Fonds national du développement agricole; du vote de la loi d’orientation agricole ; de l’opérationnalisation du code pastorale ; du vote de la loi sur les interprofessions. Pour cela il faudra aussi trouver des solutions durables au problème de fermeture des frontières avec le Nigéria.